Origine – histoire d’un virus pas comme les autres

Personne n’oubliera ce début 2020, lorsque les médias nous alertent sur un virus venu de Chine, présenté dans un premier temps comme une simple zoonose née d’une « liaison dangereuse » entre un Pangolin et une chauve-souris et dont l’épicentre serait un marché aux poissons situé à Wuhan.

Depuis, certains ont tenté d’établir une chronologie des évènements qui ont précédé cette annonce, et les divergences entre ce qui nous a été annoncé et cette rétrospective sont frappantes. 

Petite chronologie d’un virus annoncé

Autour du 8 août 2019 : fermeture du laboratoire de l’armée américaine, Fort Detrick, en raison de problèmes de sécurité. 

Septembre 2019 : à Hawaï, infection de citoyens japonais qui n’avaient pas été en Chine.

Du 18 au 27 octobre 2019 : Jeux militaires mondiaux à Wuhan (Chine). Cinq athlètes étrangers ont été hospitalisés pour une infection indéterminée.

Novembre 2019 : les renseignements israéliens sont avertis par les renseignements américains d’une pandémie potentiellement catastrophique à Wuhan. Les renseignements israéliens confirment. Par ailleurs, un rapport d’ABC News annonce qu’une filiale du Pentagone mettait en garde dès novembre 2019 contre une nouvelle contagion virulente à Wuhan. Selon les analystes, il pourrait s’agir d’un événement cataclysmique. Informations communiquées à la Defense Intelligence Agency, aux chefs d’État-major des armées du Pentagone, et à la Maison-Blanche. Les alliés de l’OTAN sont également informés de la situation.

26 décembre 2019 : le coronavirus est détecté à Wuhan.

30 décembre 2019 : communication de la nouvelle maladie à l’OMS.

3 janvier 2020 : le chef du CDC américain, Robert Redfield, a appelé le haut responsable chinois du CDC.

8 janvier 2020 : il a été déterminé qu’il s’agissait du Covid-19.

En Mars 2020 : Une étude rétrospective, parue dans le New England Journal of Medecine (NEJM), relève que sur les 425 premiers cas de pneumonie de cause inconnue, confirmés rétrospectivement, dont les symptômes avaient débuté avant le 22 janvier, 45% (26 patients) de ceux dont les symptômes avaient débuté avant le 1er janvier (soit 47 patients) n’avaient pas été exposés aux  marchés des fruits de mer de Wuhan.

Avant l’annonce officielle de la pandémie, d’autres témoignages de personnes ayant contracté une maladie  qui pourraient laisser penser à une infection Covid19 seront rapportés, malheureusement rien ne pourra avérer cette hypothèse en l’absence de test pour le confirmer.

Cela pose tout de même question : 

  • En France : Des français revenus des  jeux militaires de Wuhan ont voulu témoigner de leurs maladies à leur retour, une fois le déclenchement de l’épidémie reconnu : on les a fait taire.
  • En Alsace de nombreux cas de neuropathie sévère et surprenante apparaissent, notamment à Colmar où avaient séjourné des chinois de Wuhan  au cours de l’été 2019 attirés par le succès d’une émission de télé-réalité culinaire chinoise.
  • En Italie, Lombardie: un article scientifique  suggère la présence de souche Covid 19 dès septembre 2019.

Un article assez détaillé de Bill Rice, journaliste indépendant américain, donne des éléments de preuve d’une propagation précoce aux Etats-Unis, puis en France et en Italie en 2019.

De quoi alimenter les hypothèses… Mais revenons à un plan plus scientifique.

Avant même les premières enquêtes sur l’origine de ce virus, quelques voix s’élèvent pour émettre des doutes sur cette histoire romanesque de chauve-souris et de pangolin, invoquant une possible fuite d’un laboratoire P4 implanté à Wuhan, berceau désigné de l’épidémie, une toute autre version plus inquiétante.

Selon ces rumeurs, le COVID-19 aurait été fabriqué par une biologiste connue en Chine pour ses travaux sur les « gains de fonctions », Madame Shi-Zheng-Li, et aurait été présenté par cette dernière à un chercheur américain, Ralph Baric.

Alors qu’est-ce que les gains de fonctions ?

Un « gain de fonction » consiste à « faire gagner » à un virus de nouvelles fonctions, le plus souvent pour le rendre plus transmissible ou plus virulent dans le but de l’étudier et éventuellement de développer des traitements ayant pour objectif de lutter contre de futures pandémies.

Le virus franchit ainsi les barrières de la biologie normale.

Retour en arrière

En 2018, le docteur Fauci (immunologue) relance les recherches  sur les gains de fonction en dépit du moratoire de 2015 décidé par l’administration de Barack Obama aux motifs que ces techniques de recherche présentaient des risques trop élevés.

Cette décision pousse alors les responsables de ces recherches à exporter leurs travaux vers des pays moins regardant comme la Chine, l’Ukraine, la Géorgie, au Moyen-Orient, ou en Asie du Sud-Est…

Dès lors la polémique est engagée, origine naturelle ou origine synthétique ?

La Chine bien entendu réfutera cette thèse tout au long de la pandémie.

Malheureusement, l’accès aux données pour  la communauté scientifique internationale reste et restera toujours problématique. 

Malgré des demandes répétées, les experts de l’OMS n’ont toujours pas eu accès aux échantillons biologiques du début de l’épidémie détenus par la Chine.

En dépit de ces freins, en 2020 , lorsque l’OMS publie la séquence du virus, d’emblée quelques scientifiques soupçonnent « une chimère » à savoir un virus fabriqué en laboratoire.

Les scientifiques, y compris les proches du Dr Anthony Fauci, souligneront à plusieurs reprises que le SRAS-CoV-2, « le virus à l’origine du COVID-19, présente des séquences génomiques qui semblent incompatibles avec une évolution naturelle : Le virus COVID-19 n’est plus infectieux chez les chauves-souris, et sa caractéristique de protéine en pointe, qui est inconnue dans cette famille de coronavirus, comprend de nombreuses mutations qui le rendent idéalement infectieux chez l’homme ».

Et quand Kristian Andersen, virologue réputé, alerte le Docteur Fauci (alors conseiller de la maison blanche) de cette éventualité, il sera immédiatement discrédité par ce dernier, pire un article dans « The lancet » tournera ces hypothèses en ridicule.

Quelques mois plus tard, en avril 2020, c’est au tour du professeur Montagnier, également convaincu d’une fuite de laboratoire, de relancer le débat sur C news puis sur France soir.

Il déclarera « Ce n’est pas naturel, c’est un travail de professionnel, de biologiste moléculaire, d’horloger des séquences. Dans quel but ? Une de mes hypothèses est qu’ils ont voulu faire un vaccin contre le sida. »

Ces différentes allégations lui auront valu le bannissement par les instances officielles de la communauté scientifique, de prix Nobel il passera au statut de scientifique complotiste et sénile.

Enquêtes

Mais comme cette histoire suscite de nombreuses interrogations, en août 2021, l’OMS met en place un nouveau Groupe consultatif scientifique sur les origines des nouveaux agents pathogènes (Scientific Advisory Group for the Origins of Novel Pathogens, SAGO). Le SAGO comprend une vingtaine d’experts internationaux et l’une de ses missions est d’orienter l’OMS sur les prochaines mesures à prendre pour comprendre quelles sont les origines du SARS-CoV-2.

En parallèle, le journal scientifique The Lancet a assemblé une commission interdisciplinaire pour tirer des enseignements de la crise COVID-19 pour l’avenir et examiner l’origine de l’épidémie. 

Septembre 2021 : le collectif Drastic (collectif de scientifiques indépendants travaillant sur les origines du COVID-19) a mis en ligne des documents selon lesquels l’ONG EcoHealth Alliance aurait soumis en 2018 à l’armée américaine un projet consistant à créer un virus SARS-CoV chimérique, à partir de coronavirus de chauves-souris.

Le SAGO a rendu public son premier rapport en juin 2022, tandis que la commission Lancet a publié son rapport final le 14 septembre.

Les deux concluent que l’origine du coronavirus n’est pas encore établie et que plusieurs hypothèses doivent être envisagées :

  • une transmission zoonotique d’un animal à un humain non liée à la recherche,
  • une infection à la suite d’activités liées à la recherche, avec trois voies possibles : 
    • une infection sur le terrain lors de la collecte d’échantillons
    • une infection en laboratoire lors de l’étude de virus non modifiés 
    • ou une infection par un virus manipulé génétiquement

Reconstruire les chaînes de transmission à l’origine des épidémies est un travail difficile, et il faut être conscient qu’il restera toujours des zones d’ombre.

Aujourd’hui, deux points de vue s’affrontent, celui des scientifiques qui prennent clairement position pour une zoonose en reconnaissant toutefois que l’animal transmetteur reste à ce jour inconnu et ceux qui au contraire pense qu’il s’agit d’une fuite de laboratoire, dont l’origine volontaire ou non reste à établir.

Nous n’avons pas aujourd’hui tous les éléments de réponses pour accréditer telle ou telle thèse mais cette histoire nous enseigne qu’il ne faut jamais prendre pour argent comptant ce que les médias nous servent, il faut toujours garder cette vigilance à l’origine de tout esprit critique : chercher, lire, comparer, évaluer et se garder de tomber dans des conclusions tant que tous les éléments ne sont pas sur la table.

De narratifs en narratifs, jusqu’où va la contre influence ?

Celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes -MACHIAVEL 

Depuis 2020, les histoires se succèdent, toutes différentes de prime abord, mais les ingrédients utilisés pour les pimenter semblent bien rester toujours les mêmes. Et pour que tout un chacun adhère à cette bien pensance, les méthodes pour faire taire toute pensée divergente sont redoutables d’efficacité.

Décryptage de deux ans et demi d’histoires narrées par nos dirigeants.

Mars 2020 : Covid 19, la sidération. 

Il est vrai que lorsque notre président nous annonce ce mois de mars 2020 « nous sommes en guerre » on ne peut pas le nier, nous sommes pour la plupart d’entre nous sidérés. Un ennemi invisible qui pourrait faire bien plus de morts que toutes les guerres réunies, ça interpelle. S’ensuit un véritable lavage de cerveau servi par les grands médias avec son lot d’ informations qui tournent en boucle, créant insidieusement un véritable climat de peur.

Ce qui est intéressant, rétrospectivement, c’est que les mots empruntés ne semblent pas relever du hasard, ils se réfèrent tous à la même sémantique, celle de la guerre, laissant très perplexe sur leur pertinence pour un virus qui au final n’aura pas été aussi létal que ce qui nous avait été annoncé et ayant touché essentiellement des personnes de plus de 80 ans. (Interview de Didier Raoult sur Sud Radio https://www.youtube.com/watch?v=c80ELzCNmec)

Mais observons de plus près le vocabulaire utilisé car ces mots, n’ont rien d’anodin.

On y retrouve la guerre avec toutes ces composantes : les ennemis (le virus et ensuite viendront les antivax ainsi que les scientifiques n’adhérant pas au discours), les premières lignes (les soignants), l’arme pour combattre l’ennemi (le vaccin), les victimes (mortes du covid).

Et rien de plus efficace que l’utilisation habile des mots pour  jouer sur les émotions occultant par la même toute capacité de réflexion.

Et quoi de plus puissant dans ce domaine que la peur !

Une fois ce climat de terreur installé, rien n’est plus simple que d’imposer des outils contraires aux libertés mais qui dans ce contexte seront acceptés : tests PCR, vaccins, passe sanitaire, passe vaccinal… 

Et, enfin pour parfaire le scénario, il faut des bons et des méchants.

Les bons sont largement mis en avant par les médias : l’état providence, le conseil scientifique, temple des sachants, les médecins de plateau venus répandre la bonne parole et enfin le sauveur, le sacro-saint « vaccin » vedette parmi les vedettes.

Les méchants, eux, on ne leur donne pas la parole, on ne fait que les pointer du doigt, et toujours en négatif bien évidement : le méchant virus, les vilains complotistes, les scientifiques dissidents…

Alors évidemment, diront les plus convaincus, nous étions face à quelque chose de nouveau, le gouvernement a fait comme il a pu. D’accord mais tout de même le SIDA à l’époque était anxiogène, et pour autant nous n’avons pas reçu, minute par minute, des informations en boucle dénombrant le nombre de victimes. 

Près de deux ans plus tard et 85 % des français vaccinés, l’histoire s’essouffle, la peur disparaît et le « peuple » commence à sortir de sa léthargie, mais pas trop longtemps.

Février 2022 : L’Ukraine, la guerre aux portes de l’Europe.

Relevez bien au passage que le virus a disparu du champ médiatique : méchant mais intelligent ce virus !

Alors me direz-vous, nous sommes ici sur un tout autre registre.

Oui d’une certaine manière, mais si l’on y regarde de plus près, les ficelles utilisées restent finalement toujours les mêmes.

Des informations passées en boucle montrant et remontrant des vidéos de villes bombardées, d’interviews de dirigeants ukrainiens postés dans des attitudes de combat, des familles fuyant leur pays…

Et surtout toujours le même usage des mots : Poutine le dictateur, les sanctions contre la Russie, les victimes ukrainiennes, l’imminence d’une guerre nucléaire… on continue à jouer sur la peur et quoi de plus efficace que la menace nucléaire en perspective !

Et oui, il faut durcir le scenario sinon personne n’y croira !

On retrouve les gentils, ceux du camp des braves : l’ONU, Zelenski, l’Union Européenne, les USA.

Et les méchants : Poutine, les russes, les pro-russes… Ah tiens, il y avait déjà dans l’ancienne histoire, des pro-vax et des anti-vax, ces mots font recette apparemment.

Et comme après 6 mois de harcèlement médiatique sur l’Ukraine l’histoire s’essouffle à nouveau, changement de décor, place à l’écologie.

Juillet 2022 : l’écologie, la bataille.

Le dernier cheval de bataille des gouvernements s’appelle bien « écologie ».

Trop de CO2, il faut absolument réduire notre empreinte carbone c’est urgent, capital, vital.

Évidement la cause écologique est une noble cause qu’il faut impérativement traiter avec attention, mais pourquoi focaliser uniquement sur cette empreinte carbone quand tant d’autres choses ne sont pas traitées, comme si une seule cause pouvait être à l’origine de tous les maux, n’y aurait il pas encore derrière cette histoire un relent de déjà vu ?

Il y a un peu plus de deux ans, le responsable de tout c’était le covid, puis ensuite s’en est venu Poutine et aujourd’hui notre nouvel ennemi c’est le CO2 qui vole littéralement la vedette au méchant virus et au terrible Poutine.

Et toujours la même influence des médias mainstream avec des informations passées en continu : images de feux de forêt dévastateurs, inondations terribles, prédiction de fin du monde…

A ce titre, il est bien troublant de voir qu’un nouveau vocabulaire a fait son apparition depuis un peu plus de deux ans, qui semble devenir la règle de la bien pensance pour ceux qui seraient dans le camp du bien.

Et dans notre nouveau monde toujours la même répétition de mots qui frappent les consciences : catastrophe écologique, réchauffement et dérègelement climatique, disparition de l’eau potable, migration climatique…

Le propos ici, n’est pas d’ouvrir de grands débats  sur la responsabilité  du CO2 dans les problèmes écologiques mais il y aurait à mon sens bien d’autres choses à pointer du doigt, sans doute plus dommageables (disparition de la forêt amazonienne, consumérisme à outrance, pillage de notre environnement) mais la liste est longue et le sujet n’est pas là.

Et on retrouve encore et toujours notre discours manichéen : 

Les gentils et responsables : les éco-citoyens, les entreprises citoyennes, l’état providence…

et nos éternels méchants : les climatosceptiques comme il y avait déjà dans une précédente histoire les covidosceptiques, rappelez vous.

Alors au final si on y réfléchit bien, ceux qui sont pointés du doigt comme responsables de tous les maux ne sont pas toujours ceux qui commettent les pires ignominies. Comme disent les anglais, si tu veux connaître le responsable, « follow the money » et à y regarder de plus près, les grands gagnants ne sont pas ceux que l’on croit.

Le vaccin Covid 19 a rapporté aux labos pharmaceutiques bien plus que n’importe quel autre médicament,

la guerre en Ukraine, comme toutes les guerres, font les bonnes affaires des fabricants d’armes,

et l’écologie semble bien être un marché juteux pour tous ceux qui s’en emparent :  vendeurs de véhicules électriques, vendeurs d’éoliennes, de panneaux solaires… 

Mais ne soyons pas réducteur même si l’argent est un élément essentiel, n’oublions pas non plus que la manipulation des masses exercée au travers de ces narratifs permet à nos dirigeants de nous garder sous contrôle nous amenant progressivement à accepter des mesures de plus en plus totalitaires où la moindre parole contestataire est immédiatement réprimée.

Ne soyons pas naïfs, tous ces gens ne veulent pas notre bien, ils ne cherchent que le leur.

Affichage du CSI à Toulouse dénigré : mais où est le fond ?

Comment la presse traite le sujet d’un panneau d’affichage toulousain reprenant un message du CSI.

Illustration de Kristine : journal éclairé par une lampe de poche

Le 11 juillet dernier France Info et France 3 Occitanie s’offusquaient de la présence d’une affiche « placardée » au 61 boulevard de l’embouchure à Toulouse. Ils vont même jusqu’à titrer « Vaccination Covid : l’étrange affiche antivax placardée dans Toulouse ».

Dans cet article, rien absolument rien pour contre-argumenter sur le fond, simplement de multiples assertions pour jeter le discrédit sur les auteurs.

Mais que dit au juste cette affiche ?

Son entrée en matière résonne comme une litanie bien connue de tous : « On peut discuter de tout sauf des chiffres », puis s’en suit le message principal :

« Vaccination Covid, 1 effet secondaire grave sur 100 et si c’était votre enfant ? »

On pourrait reprocher aux auteurs de l’affiche de ne pas être très clairs, car comment décrypter cette information pour le moins anxiogène ?

Vaccination Covid : un effet secondaire grave sur 100 mais 100 quoi au juste ? Sur 100 enfants vaccinés ? Sur 100 effets secondaires déclarés ? Auquel cas, sur combien d’enfants ?

L’affiche, pour le moins, pêche par sa concision créant une ambiguïté sur la frange de la population à laquelle se réfère cette proportion de « un sur cent ».

Une réflexion attentive atteste qu’il ne s’agit pas des seuls enfants mais bien de tout le monde et que le message a un but d’information à destination des parents avant qu’ils ne prennent une décision qui aurait pour conséquence d’engager la vie de leurs enfants. Dans tous les cas, une telle affirmation interpelle immédiatement.

Ce n’est pourtant pas le fond de cette affirmation qui retient l’attention de l’article. Comme c’est souvent le cas, les journalistes se placent directement sur un tout autre terrain : jeter le discrédit sur les auteurs.

Grammaire et vocabulaire : pour créer l’ambiance

Salir la réputation d’une ou plusieurs personnes dans l’esprit d’un lecteur distrait est une opération finalement simple à réaliser. Multiplier l’usage du conditionnel, des guillemets, et des qualificatifs non étayés permet de colorer la lecture sans jamais rien avancer de concret ou d’ouvertement diffamatoire. C’est une technique pratique qui devrait éveiller l’attention.

Imaginons un peu que nous ayons ouvert cet article de la façon suivante : un soi-disant « journaliste » rédige un « article » qui prétend analyser en quelques phrases jetées à la hâte une assertion du Conseil Scientifique Indépendant, collectif d’universitaires et chercheurs français revendiquant leur indépendance vis à vis des lobbys pharmaceutiques.

C’est bien la technique utilisée ici, consciemment ou non. Ainsi, le journaliste mentionne-t-il un « Comité Scientifique Indépendant », « RéinfoCovid », et une plateforme de streaming « crowdbunker », alors que YouTube se passe de guillemets, tout établi qu’il est dans le grand monde. Le comité devient « a priori » scientifique, ça ne mange pas de pain. Des réunions se « seraient » tenues : que comprendre ? Ont-elles ou non eu lieu ? Quelles sont les sources ? Quel est l’impact de cette information ? Ces réunions seraient « plus ou moins » « ésotériques ». Affirmation floue et qui une fois de plus ne coûte pas cher : elle peut s’appliquer à votre dernière réunion de travail, essayez, ça fonctionne.

Les arguments de fond

France info et France 3 admettent que ces données ne sont pas fausses puisque sur l’affiche figure les sources, elles proviennent d’une base de données européenne des rapports d’effets indésirables de médicaments (base adreports.eu). On peut par contre parier qu’ils n’ont pas pris le temps d’étudier les chiffres en eux-mêmes. Si tel était le cas, ils auraient pu débattre de la validité de cette statistique.

Alors que nous proposent-ils comme analyse sur le fond ?

Ils admettent le chiffre mais se contentent de soulever le doute sur le lien de causalité entre vaccination et déclaration d’un problème, comme mentionné sur le site source. Comme si le simple fait de tirer un signal d’alarme d’effets probables sur des enfants n’était en soi pas suffisant ! Surtout quand on connaît toute la difficulté de faire remonter un effet indésirable suite à vaccination. Cela est même reconnu explicitement dans le rapport de l’OPECST (Office Parlementaire d’Evaluation des Choix Scientifiques et Technologiques) du 9 juin dernier, présenté au Sénat et très critique sur l’état de la Pharmacovigilance française.

Notons qu’il faut apparemment aujourd’hui prouver le lien de causalité avant de prendre la moindre mesure de précaution. Sachant que ce genre de « preuves » sont toujours contestables et sujettes à débat, voilà une approche qui ouvre grand la porte au point de vue des firmes pharmaceutiques. Heureusement, il est établi que ces organismes sont profondément philanthropiques, pas d’inquiétude !

Opération salissage

Poursuivons.

La seconde partie de l’affiche est signée de ses auteurs : le « Comité Scientifique Indépendant ».

Un comité « a priori scientifique », selon l’article, qui cherche à se faire connaître via les réseaux sociaux ou les médias alternatifs du type « France soir » souvent le repère (je cite) des « covid-sceptiques ».

De ce comité (Conseil Scientifique est la terminologie exacte) pas un mot bien sûr ! Qui le compose ? Qui intervient ? Les thèmes abordés ? Rien de tout cela, bref, le minimum syndical du journalisme d’investigation.

Et pourtant de très grandes figures s’y sont exprimées, tels que Jean-Marc Sabatier (expert au CNRS), Pierre Chaillot (expert en statistiques), Laurent Mucchielli (sociologue, directeur de recherches au CNRS), Ariane Bilheran (psychologue clinicienne), Marie-Estelle Dupont (psychologue spécialiste de la petite enfance), René Chiche (philosophe)… La liste est longue et les invités sont tous issus de milieux scientifiques où ils sont reconnus, étrange donc de fustiger une organisation dont ils ne semblent rien connaître.

Il est vrai qu’on ne s’est pas employé à lui donner l’assise qu’il mérite, quand on constate que deux de ses membres (Emmanuelle Darles et Vincent Pavan) n’ont pas été autorisés à exposer publiquement devant l’OPECST leur analyse très fouillée sur les effets indésirables consécutifs à la vaccination.

Et le lynchage médiatique ne s’arrête pas là. RéinfoCovid, le collectif à l’origine de ces affiches, est qualifié de « collectif antivax ». L’argument est facile, il suffit de déclarer quelque chose ou quelqu’un d’antivax pour qu’il sorte immédiatement du champ médiatique, mais d’arguments étayés toujours rien !

Puis l’article se focalise sur deux de ses représentants. Le premier, « Louis Fouché » créateur « présumé » de cette organisation. Puis vient le tour du docteur Olivier Soulier qui aurait, je cite « organisé des réunions plus ou moins ésotériques dans sa résidence secondaire ».

Essayons de comprendre qui sont ces gens pour le moins peu fréquentables comme l’insinue France 3 ?

L’organisation RéinfoCovid a effectivement vu le jour à l’initiative du médecin réanimateur Louis Fouché. Mais que propose ce collectif ? Voyons comment ils se définissent : « Nous sommes un collectif de soignants, médecins et scientifiques universitaires, réunis autour d’une idée : le besoin d’une politique sanitaire juste et proportionnée pour la France. »

Ce collectif avait pour objectif en première intention d’établir un débat contradictoire face au discours unique délivré par les hautes instances de santé ; d’explorer, comme il est du devoir de tout médecin, des voies alternatives pour soigner le Covid.

Puis très vite, le collectif a mis en place un Conseil Scientifique Indépendant (CSI), en miroir au Conseil Scientifique créé par le gouvernement, perclus, lui, de conflits d’intérêts. Ce CSI a invité de nombreux scientifiques proposant des analyses différentes afin d’apporter un autre regard sur la crise sanitaire et ne pas nous laisser enfermer dans un discours à sens unique.

Plus tard, deux nouvelles entités verront le jour. L’association RéinfoLiberté a été créée pour donner à RéinfoCovid les moyens matériels, structurels, financiers et juridiques dont il peut avoir besoin; elle a permis entre autre de financer des actions de défense pour des personnes ayant subit des attaques durant la crise sanitaire, ou bien d’assurer des auditions devant le Sénat. Puis, depuis quelques mois, RéinfoSanté, petit dernier, avec pour objectif selon leurs auteurs « d’informer publiquement, de manière complémentaire, globale et qualitative vis-à-vis de la Santé. »

Mensonges et procès d’intention 

Pour porter la touche finale, quelques mensonges et contre-vérités émaillent le texte.

Ainsi, cette affiche servirait « à faire connaître une plateforme de streaming dénommée crowdbunker ». C’est une affirmation assez fantaisiste, qui mériterait d’être prouvée. Si le CSI utilise bien cette plateforme parmi ses moyens de diffusion, il semble assez improbable que son intention première ou celle de cette affiche soit de la faire connaître. Dans le même rapport à la vérité, on pourrait affirmer que l’objectif du journal télévisé de 20 heures est de promouvoir les ventes de telles ou telles marques de télévisions. Mais cette petite phrase rapide peut avoir pour effet d’instiller l’idée d’une intention mercantile de ces gredins du CSI. Et ça peut toujours servir.

L’article affirme aussi que RéinfoCovid « n’hésitait pas à comparer les mesures de confinement avec les internements dans des camps »… « On a pu aussi y voir ou entendre que les masques sont toxiques et la vaccination permet d’injecter des puces 5G pour tracer la population. »

Affirmations non sourcées, et pour cause ! Le retour aux sources détruirait ces phrases. Au contraire, le site de RéinfoCovid a publié des articles tentant de faire la part des critiques raisonnables dans l’univers des opposants à la vaccination Covid, et a notamment modéré beaucoup des doutes sur la 5G, le graphène, et les théories du complot. De plus, difficile sans une source précise de répondre à cette affaire d’internement dans des camps (qu’on suppose « de concentration »), mais observez et vous pourrez constater qu’il suffit de mentionner la seconde guerre mondiale dans un texte pour que toute nuance soit abolie et que sortent les chiens de garde de la pensée juste. Nous les remercions de nous préserver ainsi de ces pentes glissantes de la réflexion qui pourraient sur un malentendu nous transformer en dangereux SS.

Notons aussi que parmi toutes les activités de RéinfoCovid, aucune mention de la centaine d’articles proposée sur le site, des activités de collecte de témoignages et mise en lien, ou de la philosophie générale.

Alors en effet jeter l’opprobre sur quelqu’un ou quelque chose est facile et ne demande pas spécialement de longues heures d’investigation, c’est une des techniques classiques de désinformation !

Tout comme celle consistant à insinuer, susurrer, suggérer, dénigrer plutôt que d’attaquer frontalement.

Aussi notre équipe a à cœur de ne pas laisser s’éclairer la scène par un seul projecteur. Comme dans tout débat, il doit y avoir des discussions et l’information ne doit pas rester à sens unique.

Equinoxe, avec la collaboration d’Antigone et Azibane

Démocratie défaillante, faillite de nos institutions quel bilan ?

Depuis plusieurs années l’hyper-concentration du pouvoir dans les mains d’un seul homme pose question sur l’existence réelle de la démocratie telle qu’elle avait été exercée durant près d’un siècle. Et si comme beaucoup l’affirment, nous étions entrés dans l’ère de la démocratie défaillante ?

Marianne éplorée, illustration de Kristine
Illustration de Kristine

Rappel de droit constitutionnel

La Vème République est le régime politique créé par le Général De Gaulle en 1958. Elle repose sur la Constitution du 4 octobre 1958. Elle avait été instituée à l’époque afin de pallier l’instabilité des gouvernements générée par la quatrième république dont la durée d’exercice du pouvoir était souvent de l’ordre de quelques mois.

La Vème République est un régime parlementaire, enfin en principe ! Un régime parlementaire est caractérisé par la responsabilité du gouvernement envers le Parlement et notamment l’Assemblée Nationale. Ainsi, le gouvernement peut engager sa responsabilité devant l’Assemblée Nationale grâce au mécanisme de l’article 49-3 de la Constitution. En outre, le Président de la République a un pouvoir de dissolution de l’Assemblée Nationale prévu à l’article 12 de la Constitution.

Mais il s’agit en réalité d’un régime semi-présidentiel car le pouvoir exécutif a de fortes prérogatives alors que le pouvoir législatif est rationalisé. Le rôle central du Président de la République, souhaité par son fondateur le général de Gaulle, est consolidé et légitimé grâce à son élection au suffrage universel direct depuis la loi du 6 novembre 1962. La Vème République est le régime le plus stable après la IIIème République qui a duré 65 ans de 1875 à 1940.

Il existe donc en théorie trois pouvoirs différents : le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et l’autorité judiciaire. L’article 16 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789 prévoit le principe de la séparation des pouvoirs, essentiel à toute démocratie.

L’Assemblée Nationale représente le peuple, et le Sénat représente les collectivités territoriales. Le pouvoir exécutif lui, est incarné par un gouvernement qui assure l’exécution des lois : article 21 de la Constitution, enfin ça c’est la théorie. En France, l’exécutif est bicéphale il est composé à la fois du chef de l’état, le Président de la République, et du chef du gouvernement, le Premier ministre.

Enfin l’autorité judiciaire s’exerce au travers de juridictions de l’ordre judiciaire qui font respecter les lois (article 66 de la Constitution). On parle « d’autorité » car, à la différence des membres des pouvoirs exécutif et législatif, les magistrats ne sont pas élus.

Alors aujourd’hui, sommes-nous toujours en démocratie ou avons-nous glissé irrémédiablement vers une république monarchique ?

Philippe Fabry, dans son ouvrage « le Président absolu » nous apporte son éclairage sur le sujet. Selon cet auteur reçu par André Bercoff sur la chaîne Sud Radio, nous ne sommes plus en démocratie.

Pourquoi ? Toujours selon cet auteur si l’on compare le mode de fonctionnement de la démocratie chez les pays européens voisins avec le fonctionnement de notre propre démocratie, force est de constater que notre mode opératoire est différent. Nous avons effectivement des institutions similaires, chambre haute et chambre basse (Assemblée Nationale et Sénat); la différence se situerait plutôt sur la distinction entre le chef de l’état et le chef du gouvernement. Chez nos voisins européens, le chef de l’état (monarque ou président) n’a quasiment pas de pouvoir, il a un rôle de garant de la constitution, il est là pour promulguer les lois; c’est en réalité le chef du gouvernement qui dirige la politique du pays et qui est responsable devant le parlement; ce même parlement a le pouvoir de le renverser à tout moment.

En France, c’est le président qui concentre tous les pouvoirs, y compris le rôle de chef de gouvernement; en effet, c’est le président qui préside le conseil des ministres, contrairement aux autres pays où ce sont les chefs de gouvernement qui rendent compte devant la chambre. De facto, le gouvernement n’est plus responsable devant l’assemblée, mais responsable devant le président. « Nous sommes donc dans un régime hyper présidentiel que nous avons en commun avec des pays comme l’Égypte, la Syrie, l’Algérie ou la Russie » selon Philippe Fabry.

Notre constitution amène à un régime autoritaire. Mais comment en est-on arrivé là ?

Le déséquilibre vient du mode d’élection, le suffrage universel donne tout pouvoir au président de la république. Lorsque l’on parle de régime autoritaire les gens pensent souvent à des régimes extrêmes mais un régime autocratique peut avoir différents degrés d’autorité. C’est d’ailleurs dans ce but que la motion de censure de 1962 a été votée, car le parlement qui s’était inquiété d’une dérive possible vers un régime autocratique avait cherché à corriger ce biais. Malgré des oppositions à ce mode de suffrage, les choses sont restées en l’état et c’est bien un régime autoritaire voire quasi autocratique que nous subissons aujourd’hui. Entre 1870 et 1956 le peuple français a vécu dans une véritable démocratie à l’exception de la période de Vichy. Puis, suite à l’avènement de la cinquième république, et bien que l’on soit resté pendant un long moment ancré dans nos habitudes démocratiques, un basculement lent mais continu vers un régime centré sur le président s’est opéré à partir des années 80.

Cette lente extinction de la démocratie dans notre pays fait que l’on a oublié au fil du temps ce qu’était une vraie démocratie, en réalité ceci nous a conduit progressivement à laisser s’installer cet autoritarisme au point qu’aujourd’hui beaucoup de gens s’indignent quand on dit que nous ne sommes plus dans un état démocratique. On a tous entendu dire « On n’est pas en Corée du Nord tout de même ! » Et bien non, heureusement, mais ce glissement compromet tout de même fortement les véritables valeurs démocratiques.

Pour illustration, lors du dernier quinquennat d’Emmanuel Macron, cette dérive s’est accélérée notamment avec l’instauration de conseils de défense (d’abord pour la gestion de la crise sanitaire puis pour traiter la guerre en Ukraine) à la seule initiative du président. De ces conseils classés top secret l’assemblée n’a souvent pas eu connaissance, ce qui a eu pour conséquence de réduire son rôle à celui d’une simple chambre d’enregistrement des décisions du président.

Une chose apparaît clairement : nous ne correspondons plus au standard de la démocratie. La légitimité dans les démocraties voisines s’exerce par le parlement qui représente le peuple, ce n’est plus le cas en France, il n’y a plus de contre-pouvoir. Un article paru dans L’Obs accrédite cette thèse : selon une étude du groupe britannique The Economist publiée le mercredi 3 février : la France arrive, à la 24ème place sur 167 pays. Elle est ainsi reléguée dans la catégorie des « démocraties défaillantes », avec un indice de démocratie s’élevant à 7,99 sur 10, contre 8,12 l’année dernière. Pour les chercheurs du groupe britannique, la France a perdu des points en raison des « restrictions de la liberté de déplacement » au travers de « plusieurs confinements et des couvre-feux nationaux », écrivent-ils dans leur rapport.

Quelles sont les conséquences de cette dérive ?

Ce régime de concentration des pouvoirs, sorte de monarchie présidentielle, conduit à créer ce que l’on pourrait appeler un phénomène de cour où tout un chacun (membres du gouvernement ou de l’assemblée) se plie à la volonté du président, réduisant par là-même toute forme de contrepouvoir. Ce type de régime a deux conséquences importantes: il crée des réactions fortes (mouvement des gilets jaunes, manifestations contre le passe sanitaire…) et il a un impact direct sur la liberté de la presse.

Pour ce qui est de la presse, rappelons-nous que dans le milieu des années 80, les médias sont massivement rachetés et de fait contrôlés, majoritairement par des intérêts privés et parfois par l’état, les amenant peu à peu à ne devenir que les porte-voix du gouvernement. Cette annexion des médias au pouvoir a eu pour conséquence l’élimination progressive de tout débat contradictoire, reléguant les quelques voix qui s’élevaient contre la doxa au rang des conspirationnistes. Ces mêmes médias subventionnées vont non seulement être les rapporteurs de ce que les gouvernants veulent leur faire dire, mais pire ils vont employer des « fact-checkers » pour déterminer ce qui est vrai ou non et trainer dans la boue les médias alternatifs. Ce traitement des oppositions, qu’on le veuille ou non, amène progressivement notre pays à rejoindre le camp des régimes autoritaires.

Autre conséquence de cette concentration du pouvoir, le référendum, symbole fort de nos démocraties, disparaît totalement. Le dernier sur l’Europe date de 2005 et, cerise sur le gâteau, le résultat n’a même pas été pris en compte. Depuis plus rien. Ceci nous distingue bien de nos voisins européens où les référendums existent encore et sont respectés (exemple récent : le Brexit en Grande Bretagne). Autre conséquence de cette dérive, la situation de la justice dans sa partie dite exécutive, « le parquet », celle-ci dépendant du ministère de la justice, devient à son tour totalement soumise au régime en place.

Effectivement on ne peut pas encore parler de la France comme on parle de la Corée du Nord ou d’autres régimes dictatoriaux, mais de nombreuses décisions ou actions menées récemment par nos autorités de manière souvent brutales (répression des gilets jaunes, du convoi de la liberté, traitement des opposants à la vaccination Covid) et l’exercice même du pouvoir nous font glisser lentement mais surement vers une forme de régime autocratique. Alors aux vues de ce qui s’est passé lors des dernières élections législatives qui n’ont pas réitéré la majorité absolue au président et qui ont presque donné l’illusion d’une proportionnelle, que va-t-il se passer ? Allons-nous vers une représentation plus juste de la population française ? Ou bien nous dirigeons-nous vers un régime « empêché » à la limite de l’ingouvernable ? L’avenir nous le dira.

Propriété privée – Défense d’entrer

Près de 60 % des français sont propriétaires de leur logement. Et si une loi votée mais encore non appliquée venait à changer la donne ?

Nous allons aujourd’hui aborder un sujet dont peu de journalistes parlent et qui, à bas bruit, pourrait  bouleverser la notion de propriété : il s’agit de la loi Lagleize.

Retour sur la genèse de cette loi

En février 2019, le gouvernement mandate le député Jean-Luc Lagleize, lui demandant de mener une réflexion sur le coût du foncier et sur la possibilité d’endiguer la hausse des prix de l’immobilier tout en renforçant l’offre de logements proposée aux Français, en zones tendues notamment.

Jean Luc Lagleize propose alors 42 recommandations. Après 1 an d’étude, en novembre 2019, cette loi est votée à l’Assemblée nationale.

Bloquée dans un premier temps par les sénateurs puis par la crise Covid, elle est aujourd’hui dans les cartons mais susceptible d’être remise à l’ordre du jour à tout moment. 

Alors quel est l’objectif d’origine de cette loi ?

Il s’agit d’un droit de propriété qui se focalise sur une séparation entre le bâti et le foncier. Cette loi a pour objectif principal de faire baisser le prix du foncier qui est resté à la hausse depuis plusieurs années.

Ce démembrement de la propriété du bâti avec celle du foncier s’inscrit dans le sillage des Organismes de Foncier Solidaire (OFS) introduits par la loi Alur en 2014. Il s’agit d’un outil législatif innovant pensé pour alléger le coût de l’accession sociale et sanctuariser les aides à la pierre.

A l’origine, ce démembrement devait aider les plus modestes à accéder à la propriété mais la loi Lagleize va plus loin en élargissant le dispositif à des ménages dont le plafond de ressources dépasse celui de l’accession sociale.

Comment cela se traduirait dans la réalité ?

Concrètement, le terrain resterait la propriété d’organismes fonciers financés par des fonds publics et privés. Ces derniers deviendraient des bailleurs. En tant que tels, ils délivreraient des baux aux nouveaux accédants à la propriété. En échange d’un loyer mensuel, les propriétaires pourraient construire un nouveau logement sur le terrain ou acquérir un bien déjà construit. Le prix d’acquisition serait donc systématiquement moins élevé que le prix du marché. La différence serait de l’ordre de 30 à 40% en fonction des biens, de la superficie, des quartiers et des villes. 

L’impossibilité d’acheter en zones tendues signifie pour les ménages modestes un éloignement avec les services mais aussi et surtout avec les bassins d’emploi et les pôles d’enseignement supérieur, cette loi viendrait donc tenter de corriger ces inégalités, ce qui en soit est une intention très louable. 

Oui mais voilà …

Après la première adoption de la loi Lagleize, le mécanisme pourrait donc se généraliser à tous les Français et ne plus être uniquement réservé aux ménages les plus modestes.

Alors rassurez-vous, ce ne sera pas rétroactif mais cela peut préfigurer le futur !

En résumé, si la loi s’applique dans sa globalité, les futurs accédants ne seront propriétaires que de leur maison mais le terrain ne leur appartiendra pas, et ils devront payer un loyer pour l’occupation de ce terrain (c’est encore en débat pour les appartements).

Et du point de vue de la transmission, quelles sont les éventualités ?

Pour le moment cela ne semble pas clairement statué. Ce pourrait être selon vos revenus et ceux de vos enfants car ce dispositif est soumis à des niveaux de revenus maximum.

Si vos enfants sont en dessous de ce plafond, pas de problème, la transmission s’effectuerait normalement, cela s’appelle un bail rechargeable. En revanche, si vos enfants sont au-dessus de ces plafonds, le bien ne leur serait pas transmis, celui-ci serait revendu à celui qui porte le terrain  et remis en vente sur le marché (voir A quoi sert la loi Lagleize ? Avec Norbert Fanchon).

Alors sur le fond cette loi dans sa quête d’origine incarne une noble cause, mais il ne faudrait pas qu’elle soit en arrière-plan un nouveau moyen, après la disparition de la taxe d’habitation, de taxer la propriété qui l’est déjà à de nombreux endroits (frais de notaires à l’acquisition, taxe sur la construction, taxe foncière…).

Il ne faudrait surtout pas que la réelle intention soit de tout simplement supprimer l’idée même de propriété privée.

On l’a bien compris, en réalité les décisions prises par nos gouvernants ne sont pas toutes auréolées de bienveillance, loin s’en faut, alors ne soyons pas inutilement alarmistes mais restons prudents, un homme avertit en vaut deux…

Ces éminences grises qui nous dirigent !

Petite enquête sur les promoteurs de notre politique de santé publique qui ne sont peut-être pas ceux auxquels on pense.

Vous avez souvent entendu l’argument suivant formulé par vos proches ou par vos relations amicales ou professionnelles « il n’y a pas que notre gouvernement qui a pris ces décisions de gestion de la crise sanitaire avec des confinements, des politiques de vaccination massive… c’est toute l’Europe, voire une grande partie du monde qui a agi ainsi.» 

Alors il est vrai qu’il y a encore quelques mois, on avait peu d’arguments à avancer face à de telles affirmations !

Mais depuis quelques temps, les scandales autour de la crise sanitaire s’enchaînent et un des derniers en date nous donne aujourd’hui une réponse un peu plus claire sur la politique quasi générale mise en place par les états pour répondre à la pandémie de Covid 19. 

Et l’organisation mondiale de la santé (OMS) n’est pas étrangère à ce phénomène.

Il faut savoir que cette dernière opère une véritable influence sur les politiques de santé publique appliquées au niveau mondial. 

Et si finalement les recommandations données  par l’OMS n’étaient pas neutres ? Et si ces mêmes recommandations étaient en réalité dictées par des cabinets privés américains dont l’influence jusqu’à ces dernières semaines était encore inconnue du grand public ?

C’est ce que nous allons découvrir au travers de cet article destiné à mieux comprendre ce qui a précipité une grande partie du monde à appliquer des politiques sanitaires identiques et parfois plus que contestables.

Dans une interview donnée par Michèle Rivasi à André Bercoff sur Sud Radio le 12 avril, cette député européenne appartenant au  Groupe des Verts/Alliance libre européenne nous livre son analyse.

Avant de commencer, petit focus sur l’OMS

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) est l’institution spécialisée de l’Organisation des Nations Unies (ONU) pour la santé publique créée en 1948.

Elle régit l’organisation de la santé sur le plan mondial et émet des recommandations à l’ensemble des pays du monde, il est donc important de savoir qui lui donne des conseils, mais également qui la finance.

Depuis quelques années, la fondation Bill et Melinda Gates participe activement au financement de l’OMS, mais aussi de la GAVI  (organisme créé en 2002 pour élargir la vaccination au monde entier, qui siège à Genève), deux institutions qui influencent fortement nos politiques de santé publique. Or, quand on sait que Bill Gates prône une vaccination de masse pour la planète, nous sommes loin de nous situer en terrain neutre.

Mais revenons-en aux cabinets conseils, pour quelles missions sont-ils mandatés auprès de l’OMS?

Ont-ils des compétences en matière de santé publique que n’auraient pas nos scientifiques internationaux de renom ou notre haute administration ? 

Avant d’entrer dans le vif du sujet effectuons un petit retour sur la stratégie de ces sociétés pour se voir attribuer des missions car reconnaissons-le, leur technique est d’une redoutable d’efficacité.

Au départ, ces cabinets conseils proposent des missions gratuites dites « pro bono » (la locution latine pro bono publico signifiant pour le bien public), stratégie efficace au demeurant pour s’introduire dans un système et y perdurer.

Elles offrent leurs prestations gratuitement, puis une fois dans la place les missions suivantes deviennent facturables. Oui, sauf que l’OMS théoriquement ne dispose pas de fonds dédiés à ce type de prestations !

C’est là que les choses deviennent particulièrement troublantes; comme l’OMS ne peut pas financer ces cabinets, c’est une structure privée qui va donner  son  appui financier; et ce généreux donateur qui est-il ? Eh bien encore une fois il s’agit de la fondation Bill et Melinda Gates.

Tiens tiens encore cette fondation ?

Ceci interroge fortement quant à la neutralité de ces cabinets et par ricochet de l’OMS. En effet, Michèle Rivasi souligne cette pratique et déclare :

« Depuis 2011, souvent c’est la fondation Bill et Melinda Gates qui paie Mc Kinsey pour que Mc Kinsey donne des informations à l’OMS; c’est-à-dire  que l’OMS ne paie rien, mais ces cabinets sont payés par la fondation ».

Toujours selon Mme Rivasi, 184 millions auraient été versés à Mc Kinsey et 134 millions d’euros à BCG (Boston Consulting Group). 

« Il y a eu à leur actif les recommandations sur H1N1, et maintenant ils conseillent l’OMS sur le traité international sur les pandémies. » 

Michèle Rivasi, toujours  : « si on veut avoir de bonnes recommandations sur l’intérêt général, encore faut-il regarder si Mc Kinsey a travaillé pour l’industrie. Or, on s’aperçoit qu’entre  2010 et 2011 Mc Kinsey a travaillé pour des laboratoires pharmaceutiques tels que Mercks, Sanofi, Novartis…  il y a  des conflits d’intérêts incroyables ! Donc vous avez un organisme de consultation qui travaille pour le privé, pour des laboratoires pharmaceutiques, qui travaillent pour l’OMS et qui travaillent en plus pour GAVI… Ils sont en train d’homogénéiser toute la politique de vaccination à des fins privées. Ceci aura pour conséquence dans le cadre de nouvelles pandémies mondiales de n’avoir qu’une réponse unique, par exemple si on décide de vacciner toutes les populations plus aucun état n’aura son libre arbitre et nous n’aurons donc plus d’autre choix que de nous soumettre. »

N’oublions pas que le président du conseil européen Mr Charles Michel a annoncé en 2021 le traité international de la pandémie qui prévoit l’organisation de la vaccination, les politiques de confinement, et la distribution des vaccins, et ce traité doit être signé en 2023.

Il a été également acté à Davos de définir une politique mondiale en cas de nouvelles pandémies.

D’autre part, gardons à l’esprit également qu’à l’échelon national, ces mêmes cabinets de conseils, Mc Kinsey en particulier, sont intervenus dans la politique sanitaire de la France face à la pandémie de Covid 19, avec à la clé la politique  du tout vaccinal.

Cette affaire a d’ailleurs donné lieu à une commission d’enquête menée par le Sénat où les représentants de Mc Kinsey ont été auditionnés et sommés d’expliquer leur rôle, entre autres dans la politique de gestion vaccinale de la France.

Autre lueur d’espoir, comme quoi tout n’est pas qu’impunité, dans un récent rapport le parlement américain dénonce les agissements du cabinet Mc Kinsey dans l’affaire des opiacés qui ont entraîné la mort de milliers de personnes, un scandale qui fait grand bruit aux états unis. 

Ceci devrait nous amener à nous interroger sur la raison de la présence de ces firmes, majoritairement américaines, dans l’orientation – entre autres – de la politique de santé de notre pays, alors que nous disposons de sommités scientifiques qui seraient bien plus légitimes à l’élaboration de nos propres politiques de santé publique.

Or tout ceci a conduit à plonger toute une partie de la population dans une grande détresse tant sur le plan psychique que sur le plan social, entraînant des clivages et des divisions non encore résolus aujourd’hui.

Ce qui est clair c’est qu’il existe un véritable savoir-faire de ces firmes en matière d’ingénierie sociale et donc de manipulations en tout genre.

Entre ces cabinets conseils, la propagande médiatico-politique, l’infantilisation du peuple, le torpillage des savants non soumis au discours officiel, nous sommes clairement entrés dans l’ère de la manipulation tous azimuts.

Nous sommes immergés dans un capitalisme de connivence et non plus dans un capitalisme de  libre concurrence comme cela devrait être le cas dans une démocratie. 

Alors ces firmes manipulant en virtuoses les techniques d’ingénierie sociale, auraient elles participé telles des éminences grises à la dérive dans laquelle nous nous trouvons ?

Mais n’oublions jamais qu’au-dessus de ces firmes, les véritables éminences grises de la planète restent ceux qui détiennent l’argent et qui, tapis dans l’ombre, organisent à loisir et toujours dans leurs propres intérêts l’avenir de l’humanité.

Les anglo-saxons ont un proverbe qui illustre bien comment comprendre qui mène le monde, ils disent  « follow the money ». Et si on suit le fil de la finance on se trouve toujours ramené aux fameux fonds de pension et aux banques appartenant à un petit groupe de milliardaires, les fameux oligarques, mais ça c’est une autre histoire.

Et oui si tu suis l’argent tu trouves toujours quelles sont ces fameuses éminences grises mais chut, sinon on va être taxé de complotistes ! 

Mensonges et contradictions : chapitre 4

Rappel de ce qu’il s’est passé ces deux dernières années et qui a toutes les chances de se reproduire si rien ne change le 24 avril.

Le passe sanitaire ? mais non mais non

A l’Assemblée Nationale, le 13 janvier 2021, Olivier Véran nous rassure : « Le gouvernement a fait savoir son intention de ne pas recourir au passe sanitaire ».

Premier bémol le 17 mai 2021 : Olivier Véran sur BFM Tv annonce le passe sanitaire « pour les évènements de plus de 1000 personnes ». Mais soyez tranquilles, Olivier Véran précise à l’Assemblée Nationale : « En revanche ce dispositif ne sera évidemment pas étendu aux activités du quotidien ».

Emmanuel Macron prend le relais le 12 juillet 2021: « A partir du début du mois d’août, le passe sanitaire s’appliquera dans les cafés, les restaurants, les centres commerciaux, les maisons de retraites… »

Et puisque nous ne sommes plus à un mensonge près…

Le 26 août 2021, Olivier Véran annonce : « Il n’y aura pas d’impact de la troisième dose sur le passe sanitaire, c’est-à-dire que si vous avez votre passe sanitaire, que vous alliez prendre votre rappel ou non, vous garderez le bénéfice du passe sanitaire ».

Seuls les complotistes pourraient douter d’une parole publique si claire, n’est-ce pas ? 

Le 9 novembre 2021, sans rougir, Emmanuel Macron déclare sur CNews : « A partir du 15 décembre, il vous faudra justifier d’un rappel pour prolonger la validité de votre passe sanitaire ».

Même  topo sur la durée de validité du passe ! 

Rappelons-nous, le 25 juillet 2021, Olivier Véran déclare sur La Chaine Parlementaire : « Le passe sanitaire ne pourra être prolongé au-delà du 15 novembre ».

Le 29 septembre 2021 Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, déclare sur BFM Tv : « Le gouvernement va déposer un projet de loi pour prolonger la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu’à l’été 2022 ».

Et comme rien ne se perd tout se transforme… Le passe vaccinal, ou l’obligation vaccinale à peine déguisée

Emmanuel Macron promettait il y a un an de ne jamais mettre en place d’obligation vaccinale ni de passe vaccinal.

Et en décembre 2020, Olivier Véran appuyait : « Je l’ai dit et je le répète, le vaccin ne sera pas obligatoire ».

Un an après, le 16 décembre 2021 : Gabriel Attal déclare que l’exécutif espère une adoption du passe vaccinal d’ici fin janvier.

Le 24 janvier 2022, la loi introduisant le passe vaccinal pour les personnes de plus de 16 ans entre en vigueur.

Et maintenant, sommes-nous réellement vers la fin du passe vaccinal ?

Le 4 mars dernier, le passe vaccinal a été suspendu en France. Plus de passe vaccinal au restaurant, au cinéma, au théâtre…

Mais ne soyons pas dupes cette mesure qui a tout du petit cadeau pré-éléctoral ne dit rien qui vaille, une petite remontée des cas après l’élection et c’est reparti. Suspension ne veut absolument pas dire disparition.

Et gardons à l’esprit que le certificat sanitaire européen verra le jour en juin. Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur, a présenté récemment les contours du passeport sanitaire commun à tous les pays européens indispensable pour circuler. 

Nous ne sommes pas au bout de nos peines ! 

Qui aujourd’hui peut encore croire aux affirmations rassurantes de ce gouvernement ? Après une telle série de mensonges, comment garder confiance dans la parole publique ? Un seul de ces mensonges n’aurait-il pas dû susciter l’édification de tous ? Nombreux sont ceux qui ont applaudi la publication de Stéphane Hessel, Indignez-vous ! C’est bien. Mais levons un peu plus la tête : peut-être serait-il temps de regarder la lune que pointait le sage ?

Antigone et Equinoxe

Boutcha : simulacre ou réalité ?

Le massacre de Boutcha a suscité l’émotion générale. Pour les médias dominants, les coupables sont tout trouvés. Pourtant du côté des médias alternatifs, les théories se déchaînent. Confrontation de deux univers.

De la parole publique, il y a réellement de quoi douter !

Face au massacre de Boutcha, on se bouscule au portillon pour dénoncer à peu de frais l’horreur de la guerre et la barbarie de nos nouveaux épouvantails, les Russes. Plus exactement, les Russes de Poutine. Le sujet est intense, l’émotion brouille la raison.

Remettre en cause la thèse qui nous est présentée partout comme évidente, celle de cruels soldats russes responsables d’un massacre, apparaît comme une transgression. Les médias traditionnels mentionnent bien le fait que la Russie nie toute responsabilité et dénonce des vidéos truquées, mais ce terme semble faible, on écarte bien vite ainsi l’idée que les contestations russes pourraient avoir une once de validité.

Pourtant, plusieurs éléments permettent de s’interroger. Les questions que nous posons ne nous permettent pas de savoir ce qui s’est passé à Boutcha, seule une enquête approfondie pourrait le dire. Mais elles ouvrent la porte au doute, à un autre point de vue, à d’autres récits possibles.

Boutcha : de quoi parle-t-on ?

Vous savez Boutcha c’est la ville où après le départ des russes, on a retrouvé un charnier humain dont les russes seraient responsables. Un « crime contre l’humanité » dont aujourd’hui tous les médias et quasiment tous les responsable politiques occidentaux accusent la Russie. Mais en est-on réellement certain ? Comment démêler la part du vrai et du faux entre les discours pro et anti russe ?

Partout la propagande, partout la désinformation, difficile de se faire un avis juste sur le sujet. Mais tout au moins examinons le point de vue des deux camps.

Pour les médias français dans leur immense majorité c’est de la responsabilité des russes. Jetons un œil sur les gros titres :

Les Echos titrent Ukraine : les atrocités de Boutcha poussent les Occidentaux à à sanctionner davantage la Russie (rubrique Monde-Europe)

Extrait : C’est peut-être un tournant dans la guerre russo-ukrainienne. Les massacres découverts ce week-end à Boutcha, dans la banlieue de Kiev, ont provoqué la stupéfaction et l’indignation des pays occidentaux qui planchent sur de nouvelles sanctions et appellent à ce que la justice internationale soit saisie.

La tribune : Atrocités de Boutcha : la Russie devra « répondre de ces crimes » dit Macron profondément choqué

Libération : Exactions : Guerre en Ukraine: Boutcha, ville meurtrie et jonchée de cadavres après le retrait russe

Et on pourrait énumérer encore et encore les positions unanimes des médias dominants, servant toutes un discours quasi identique.

Boutcha : une autre version des faits

Mais dans l’autre camp, comme ils disent des soi-disant « pro russe » – comme il y avait rappelons-nous des provax et antivax – une autre version apparaît.

Sur le site de l’ambassade russe en France, on trouve la version des faits russe, celle qui est immédiatement écartée. Certes, certaines affirmations semblent immédiatement douteuses, comme cette phrase: « Pendant le temps que cette commune était contrôlée par les Forces armées russes, aucun civil n’a été affecté par la violence ». Les témoignages individuels, comme celui recueilli par Human Rights Watch, semblent bien indiquer le contraire. Mais il y a une différence entre ces histoires individuelles et un massacre.

Les russes dénoncent le fait que les militaires ukrainiens bombardaient eux-mêmes certains quartiers résidentiels au sud de la ville. Ils avancent aussi une autre chronologie : l’armée russe aurait quitté la ville le 30 mars. Et effectivement, le 31 mars, sur le site Facebook de la mairie de Boutcha, on peut voir le maire de Boutcha Anatoli Fedorouk se réjouir du départ des russes, et le 1er avril un message écrit va dans le même sens.

A cette date , il y est évoqué un problème humanitaire dû au manque d’eau et d’électricité… serait-ce votre premier choix de mots si des cadavres jonchaient les rues ? Aucune mention de massacre, alors que les russes sont partis.

Or, les premiers témoignages de crimes de guerre n’apparaîtraient qu’à partir de l’arrivée de la presse et des services secrets ukrainiens dans la ville, le 4 avril.

Il est en revanche admis que les nazis d’Azov sont présents dans la ville sur cette période. Qui sont ces bataillons Azov dont on entend beaucoup parler en ce moment ? Petit rappel historique extrait du Monde:

Quand la guerre éclate dans le Donbass en avril 2014, l’armée ukrainienne est désorganisée et le gouvernement craint de perdre le contrôle de ce territoire au profit de la Russie, comme ce fut le cas le mois précédent en Crimée. Pour contrer les séparatistes pro-russes, le gouvernement autorise des bataillons de volontaires indépendants de l’armée à combattre. Plusieurs formations armées d’extrême droite apparaissent.
Parmi elles, on trouve le « Corps noir », qui prendra rapidement le nom de « bataillon Azov » en référence à la mer qui borde la Crimée et le sud-est de l’Ukraine. Il s’agit d’une unité d’une centaine de volontaires aux idées nationalistes et néonazies, dont certains sont « issus du hooliganisme et du paramilitaire », explique Adrien Nonjon, chercheur à l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), spécialiste de l’extrême droite et du nationalisme ukrainien.

Bon, franchement pas des enfants de chœur ces gens-là ! Seraient-ils, comme l’avancent certains, responsables des tueries de Boutcha ? Certaines vidéos les incriminent directement dans des tueries de civils. Ces vidéos sont reprises sur Donbass Insider, qui collecte une quantité impressionnante d’éléments démentant la thèse dominante et a consacré deux articles au sujet. Ce site, fondé et animé par la journaliste Christelle Néant, est clairement pro-russe. Inutile de le nier. Cependant, les informations y sont sourcées avec une rigueur et une logique qui permettent d’ouvrir le débat.

Certes, les fact-checkers sont sur le coup pour démonter ce qu’ils appellent la propagande russe. Et une fois une ou deux vidéos trouvées sur des sites complotistes démontées, on doit supposer que l’ordre est restauré et que la version russe est réfutée. Ces vérifications ne reprennent pourtant qu’une partie des éléments concernés, et posent d’autres affirmations qu’il s’agit de croire sur parole, crédit qui n’est jamais accordé à la partie adverse. Un article de fact-checking remplace-t-il ainsi une enquête internationale ?

A qui profite le crime ?

On peut aussi se demander : à qui profite le crime ? Yves Pozzo di Borgo, ancien vice-président de la Commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat, tweetait le message suivant :

« Vendredi nous pensions, à la suite des déclarations des négociateurs ukrainiens, que nous allions vers la paix avec la Russie et curieusement sort cette affaire de charnier de Boutcha comme le faux charnier de Timisoara ou le faux charnier de Racak au Kosovo qui a lancé la guerre. »

Des pourparlers étaient en effet en cours en Turquie entre la Russie et l’Ukraine. Les évènements de Boutcha sont venus mettre un frein à ces négociations et provoquer la demande d’un nouveau train de sanctions contre la Russie.

Enquête ?

Dès le 4 avril, la Russie a demandé une session d’urgence au Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la situation à Boutcha pour défendre sa version des faits et évoquer la provocation émanant des militaires et des radicaux ukrainiens dans la ville de Boutcha. Cette réunion a été refusée et repoussée par la présidente Britannique, comme le confirme un correspondant AFP à l’ONU.

Alors dans un camp comme dans l’autre, ces allégations nécessitent au moins des preuves.

N’oublions pas en temps de guerre, qu’elle soit contre le Covid ou contre la guerre en Ukraine ou n’importe quel autre conflit, l’information est une arme de pointe, aussi convient-il d’être prudent. Tout au moins, comme certains le suggèrent, une enquête indépendante des parties au conflit s’impose. 

Antigone et Equinoxe

Les élections, un sujet d’actualité !

« Si tu ne t’occupes pas de la politique, la politique, elle, s’occupera de toi. » Denis Langlois

« Si tu ne t’occupes pas de la politique, la politique, elle, s’occupera de toi » Denis Langlois

Parce que oui, aujourd’hui, après tout ce que nous avons vécu, toutes ces périodes où nos responsables politiques nous ont baladé entre peur et violation de nos droits et libertés, voter  est un acte essentiel.

Parce que si nous voulons restaurer nos libertés qui se dissolvent d’années en années, il faut se prononcer. 

Beaucoup vont se dire : voter oui, mais finalement pour qui ? « Celui dont on ne veut plus ou celui qu’on ne veut pas », ce sont les mots  d’une auditrice sur une chaine de radio, et elle n’a pas tout à fait tort. 

Mais voter c’est au moins ne pas reproduire ce dont on ne veut plus, c’est au moins manifester à tous ceux qui nous pensent dociles et endormis par notre confort d’occidentaux que le peuple a encore soif de démocratie, et ce, même si certaines élites ont soif d’un pouvoir sans débats.

Certes il y a le vote blanc mais en France  il n’est pas reconnu, alors à part se donner bonne conscience, il n’a qu’une valeur très relative.

Dans cet article nous donnons un résumé des grandes lignes du  programme de chacun des candidats pour aiguiller vos choix. 

Dans l’ordre alphabétique :

Nathalie Artaud : Lutte Ouvrière 

Travail : en faveur de la semaine de 4 jours, smic à 2000 euros 

Hôpital : Favorable à l’augmentation des salaires des soignants 

Personnes en situation de précarité : privilégier les étudiants des classes populaires, augmenter les APL 

Institutions : pas de positionnement connu

Union européenne : création des Etats socialistes d’Europe

Suppression du pass vaccinal : oui, mais de façon implicite

Suppression de l’obligation vaccinale pour les soignants et réintégration : idem

Écologie : Pas de positionnement connu

Maîtrise de l’immigration : Pas de positionnement connu

Mesures pour la sécurité intérieure : Pas de positionnement connu

Age de départ à la retraite: 60 ans

Nicolas Dupont Aignan : Debout la France 

Travail : augmentation du smic

Hôpital : suppression de la tarification à l’acte , investissement  dans le service hospitalier

Personnes en situation de précarité : oui à un revenu jeune si c’est la conséquence d’un travail, par exemple un smic pour un étudiant à mi-temps ou quart-temps, pour les APL même principe augmentation mais avec une contrepartie : le travail

Impôts : baisse des impôts de production pour les entreprises

Institutions : Favorable au référendum d’initiative populaire  (RIC) et à la moralisation de la vie politique 

Union européenne : Europe des nations, sortir de l’OTAN, favorable à une réindustrialisation et relocalisation

Suppression du pass vaccinal : favorable

Suppression de l’obligation vaccinale pour les soignants et réintégration : favorable

Écologie : programme pour l’écologie, la condition animale et contre l’utilisation des pesticides

Maîtrise de l’immigration : Favorable

Mesures pour la sécurité intérieure et moyens de l’armée : Favorable

 Age de départ à la retraite:  62 ans

Anne Hidalgo : Parti Socialiste 

Travail :  augmentation du smic à 1446 euros

Hôpital : l’hôpital doit être géré comme un service public pas comme une entreprise

Personnes en situation de précarité : un minimum jeunesse dont le montant reste à déterminer, un minimum retraite à 1000 euros

Institutions : Favorable au référendum d’initiative populaire  (RIC) 

Union européenne : Rester dans l’UE, rester dans l’OTAN, pas de positionnement favorable à une réindustrialisation ou relocalisation

Suppression du pass vaccinal : Défavorable

Suppression de l’obligation vaccinale pour les soignants et réintégration : Défavorable

Écologie : programme pour l’écologie et contre l’utilisation des pesticides

Maîtrise de l’immigration : Pas de positionnement

Mesures pour la sécurité intérieure et moyens de l’armée : Favorable

Age de départ à la retraite: 62 ans

Yannick Jadot : Europe Ecologie Les Verts 

Travail : réduction du temps de travail, smic à 1500 euros

Hôpital : augmentation des salaires des soignants et recruter des soignants , sortir l’hôpital de la logique de gain

Personnes en situation de précarité : Un revenu citoyen de 740 euros pour les jeunes et aucun retraité ne vivra sous le seuil de pauvreté, 

Institutions : Pas de positionnement favorable ni au RIC, ni à une nouvelle constitution ni même à la moralisation de la vie politique.

Suppression du pass vaccinal : Favorable

Suppression de l’obligation vaccinale pour les soignants et réintégration : Défavorable

Écologie : programme pour l’écologie et contre l’utilisation des pesticides

Maîtrise de l’immigration : défavorable

Mesures pour la sécurité intérieure et moyens de l’armée : Aucune

Age de départ à la retraite: 62ans

Jean Lassale : Résistons ! 

Travail : pas de réduction du temps de travail, augmentation du smic

Personnes en situation de précarité : RSA jeune étendu jusqu’à 800 ou 1000 euros

Institutions : Favorable à une nouvelle constitution, au référendum d’initiative populaire  (RIC) et à la moralisation de la vie politique. 

Union européenne : pas de positionnement pour rester ou non dans l’UE, sortir de l’OTAN, favorable à une réindustrialisation et relocalisation

Suppression du pass vaccinal : Favorable

Suppression de l’obligation vaccinale pour les soignants et réintégration : Pas de positionnement

Écologie : programme pour l’écologie et la condition animale 

Maîtrise de l’immigration : Pas de positionnement

Mesures pour la sécurité intérieure : Favorable

Age de départ à la retraite: 62 ans 

Marine Le Pen : Rassemblement National 

Travail : Forte orientation sur le pouvoir d’achat et la revalorisation des salaires, baisse des cotisations sociales et exonération de charges patronales pour les entreprises qui acceptent d’augmenter les salaires de 10 % 

Hôpital : Redonner confiance à l’hôpital public, revalorisation des salaires des soignants

Personnes en situation de précarité : Versement d’un complément de revenus aux étudiants en emploi (200 euros mensuel max et 300 pour les boursiers, un minimum retraite à 1000 euros

Impôts :  baisse des impôts de production

Institutions : Favorable au référendum d’initiative populaire  (RIC) 

Union européenne : Rester dans l’UE, quitter l’OTAN, favorable à une réindustrialisation ou relocalisation

Suppression du pass vaccinal : favorable

Suppression de l’obligation vaccinale pour les soignants et réintégration : favorable

Écologie : programme pour la condition animale

Maîtrise de l’immigration : Favorable

Mesures pour la sécurité intérieure et moyens de l’armée : Favorable

Age de départ à la retraite: 62 ans

Emmanuel Macron : La République En Marche 

Travail : défiscalisation des heures supplémentaires, versement du RSA conditionné à des heures de travail

Impôts :  baisse des impôts de production, supprimer la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE)

Institutions : Pas de positionnement favorable ni au RIC, ni à une nouvelle constitution ni même à la moralisation de la vie politique.

Union européenne : Rester dans l’UE, rester dans l’OTAN, pas de positionnement favorable ou non à une réindustrialisation ou relocalisation

Suppression du pass vaccinal : Défavorable

Suppression de l’obligation vaccinale pour les soignants et réintégration : Défavorable

Écologie : programme pour l’écologie et la condition animale 

Maîtrise de l’immigration : Pas de positionnement clair

Mesures pour la sécurité intérieure et moyens de l’armée : Favorable

Age de départ à la retraite: 65ans

 Jean-Luc Mélenchon : La France Insoumise

Travail : Forte orientation sur le pouvoir d’achat et la revalorisation des salaires, smic à 1400 euros

Personnes en situation de précarité : Une garantie d’autonomie de 1063 euros par mois pour les jeunes détachés du foyer fiscal des parents, garantir une retraite au niveau du smic  

Institutions : Favorable à une nouvelle constitution, au référendum d’initiative populaire  (RIC) et à la moralisation de la vie politique. 

Union européenne : Rester dans l’UE, quitter l’OTAN, favorable à une réindustrialisation ou relocalisation

Suppression du pass vaccinal : favorable

Suppression de l’obligation vaccinale pour les soignants et réintégration : favorable, par contre il est à considérer que Monsieur Mélenchon rendrait la vaccination obligatoire pour tous si l’OMS le demande…

Écologie : programme pour l’écologie, la condition animale et contre l’utilisation des pesticides

Maîtrise de l’immigration : Favorable

Mesures pour la sécurité intérieure et moyens de l’armée : Favorable

Age de départ à la retraite: 60 ans

Valérie Pécresse : Les  Républicains

Travail : semaine de 5 jours, baisse des cotisations sociales, défiscalisation des heures supplémentaires, 

Hôpital : augmenter les effectifs des hôpitaux en ajoutant 1 année supplémentaire aux étudiants en médecine pour exercer à l’hôpital 

Personnes en situation de précarité : Un revenu jeune actif de 670 euros par mois pour les jeunes en formation dans des secteurs en tension, garantir une retraite au niveau du smic, priorité au logement social et,  APL pour ceux qui sont le plus démunis 

Impôts : baisse des impôts de production

Institutions : Pas de positionnement favorable ni au RIC, ni à une nouvelle constitution ni même à la moralisation de la vie politique.

Union européenne : Rester dans l’UE, rester dans l’OTAN, pas de positionnement favorable ou non à une réindustrialisation ou relocalisation

Suppression du pass vaccinal : Défavorable

Suppression de l’obligation vaccinale pour les soignants et réintégration : Défavorable

Écologie : Pas de programme défini

Maîtrise de l’immigration : Favorable

Mesures pour la sécurité intérieure : Favorable

Age de départ à la retraite:  65ans

Philippe Poutou : Nouveau Parti Anticapitaliste

Travail : smic à 1800 euros

Hôpital : augmentation du nombre de soignants 

Institutions : Favorable à une nouvelle constitution, au référendum d’initiative populaire  (RIC) et à la moralisation de la vie politique.

Union européenne : pas de positionnement pour rester ou non dans l’UE, sortir de l’OTAN, pas de positionnement favorable ou non à une réindustrialisation ou relocalisation

Suppression du pass vaccinal : Favorable

Suppression de l’obligation vaccinale pour les soignants et réintégration : Pas de positionnement

Écologie : programme pour l’écologie, la condition animale et contre l’utilisation des pesticides

Maîtrise de l’immigration : Pas de positionnement

Mesures pour la sécurité intérieure et moyens de l’armée : Aucune

Age de départ à la retraite: 60ans/55Ans pour métiers pénibles

Fabien Roussel : Parti communiste 

Travail : semaine de 4 jours, smic 1500 euros

Hôpital : augmentation des salaires  des soignants, investir dans la prévention

Personnes en situation de précarité : un revenu de solidarité active (RSA) de 850 euros à 1000 euros pour tous les étudiants

Institutions : Favorable au référendum d’initiative populaire  (RIC) 

Union européenne : Rester dans l’UE, quitter l’OTAN, favorable à une réindustrialisation ou relocalisation

Suppression du pass vaccinal : Défavorable

Suppression de l’obligation vaccinale pour les soignants et réintégration : Défavorable

Écologie : programme pour l’écologie 

Maîtrise de l’immigration : défavorable

Mesures pour la sécurité intérieure : Favorable

Age de départ à la retraite: 60 ans

Eric Zemmour : Reconquête 

Travail : favorable à la semaine de 5 jours, baisse des cotisations sociales, défiscalisation des heures supplémentaires, 

Hôpital : augmenter le nombre de soignants et des infirmières en général, l’hôpital est un service public, la tarification à l’acte doit être arrêté et l’hôpital doit remplir sa mission de soigner

Personnes en situation de précarité: Pas d’assistanat des jeunes, les APL idem elles ne font que pousser les propriétaires à augmenter les loyers car ils comptent sur cette aide

Impôts : baisse des impôts de production

Institutions : pas de positionnement connu

Union européenne : Rester dans l’UE, rester dans l’OTAN, favorable à une réindustrialisation ou relocalisation

Suppression du pass vaccinal : Favorable

Suppression de l’obligation vaccinale pour les soignants et réintégration : Pas de positionnement

Écologie : programme pour l’écologie et la condition animale 

Maîtrise de l’immigration : Favorable 

Mesures pour la sécurité intérieure et moyens de l’armée : Favorable

Age de départ à la retraite: 64 ans

Sources

  1. Alternatives économiques :Présidentielle : le retour du clivage gauche-droite du 31 mars 2022
  2.  You tube : nouscandidat.e.s (abordent différents thèmes de campagne) konbini news
  3. Le tableau ci-dessous – source : telegram, auteur inconnu
Source : Telegram – Auteur inconnu

RUSSIE-UKRAINE

Et si on essayait de comprendre !

Depuis quelques semaines l’Ukraine s’est invitée sur les plateaux télé éclipsant tous les sujets et bien évidemment la crise Covid.

Ce qui est absolument déconcertant c’est que tout le monde a son mot à dire sur ce conflit et que, d’un seul coup d’un seul, des millions de personnes se voient polarisées sur ce thème alors que quelques semaines plus tôt ils n’avaient absolument aucune idée de ce qui se passait en Ukraine, pire, ils s’en moquaient. 

Ces mêmes personnes qui avaient accepté le narratif sur le Covid tombent à nouveau dans les pièges médiatiques incubateurs de peur. 

Et toujours les mêmes mécanismes, toujours cette façon très manichéenne de traiter l’information, le bon et le méchant, le blanc et le noir comme si notre vie se résumait à deux opposés, comme si les nuances n’existaient plus.

Quand on se place en observateur du traitement de l’information, quand on prend la position du spectateur devant son poste de télévision, on découvre des informations passées en boucle avec une répétition d’images et de discours qui ressemblent étrangement au narratif Covid subi durant deux ans.

En observant l’absence de pluralisme dans les approches et opinions sur cette crise et la prédominance de l’émotionnel et de la peur sur l’observation et la réflexion, on est à peine dépaysé par rapport à la période Covid. 

Mais comment peut-on juger un événement aussi majeur sans essayer de regarder un tant soit peu ce qui s’est passé avant, comment peut-on s’imaginer qu’on puisse lire le présent si l’on n’a pas pris la peine de se pencher sur le passé ?

Alors ne vous laissez pas abuser par ce que vous voyez et faites vous votre propre opinion. Lisez, regardez, abreuvez-vous à de multiples sources d’information et, tout comme nous, cherchez à comprendre, ne vous laissez pas bercer par la facilité d’écouter un discours unilatéral.

Dans ce dossier que nous allons vous proposer sur l’Ukraine, nous n’avons pas la prétention de donner un avis tranché, nous souhaitons simplement vous livrer des éléments factuels qui vont vous permettre de faire une lecture un peu différente de ce que l’on nous impose.

Les éléments historiques qui suivent ont été en grande partie tirés d’un reportage du « Monde » réalisé en décembre 2019 « Que veut la Russie de Poutine ?  » ( Mappemonde épisode 3).

Mais venons-en aux faits : l’histoire de l’Ukraine et de la Russie dans tout ça…

L’Ukraine est très importante pour les russes, c’est le berceau de la civilisation de la « Rus de kiev » un peu l’équivalent des gaulois pour les français.

Pour beaucoup de russes, la Russie et l’Ukraine c’est un peu la même chose.

Depuis 200 ans les territoires russes et ukrainiens n’ont presque jamais été séparés sauf aujourd’hui.

Il faut savoir qu’en Ukraine, il y a une région  stratégique pour les russes, il s’agit de la Crimée qui se situe en bordure de la Mer Noire, et qui comporte notamment le port de Sébastopol, position stratégique d’un point de vue militaire.

La Crimée a toujours été russe mais en 1954, Nikita Kroutchev décide d’offrir cette région à l’Ukraine, présentée comme un cadeau pour célébrer les 300 ans du traité de PEREÏASLAV (1654) qui unit pour la première fois l’Ukraine à la Russie.

Dans les faits cela ne change rien, l’Ukraine est une des républiques de l’Union Soviétique, et le port de Sébastopol reste administré par les Russes.

Le problème, c’est qu’en 1991  l’URSS s’effondre, la Crimée appartient alors à l’Ukraine.

Mais la Crimée se sent plus russe qu’ukrainienne, en mai 2013 seulement 15 % des habitants se considéraient comme ukrainiens.

Il faut bien comprendre qu’il existe deux raisons pour la Russie de vouloir conserver l’Ukraine dans son giron.

La première et pas des moindres est  l’accès à la mer chaude.

En effet, les hivers en Russie sont très rudes, la mer est généralement gelée pendant l’hiver et les bateaux restent souvent bloqués malgré les brise-glaces.

Le seul accès pour la Russie aux mers chaudes est la Mer Noire qui communique avec la Mer Méditerranée qui communique elle-même avec les océans et dont le seul accès reste le port de Sébastopol en Ukraine.

Mais ce n’est pas tout, la seconde raison est qu’historiquement les conflits sont souvent arrivés par l’ouest, et l’Ukraine sur ce flanc reste une garantie de protection face à l’occident.

Moscou, via l’Ukraine, s’est employé à édifier une zone tampon.

Or depuis quelques années les choses ont changé, de pays tout puissant la Russie se désagrège.

Dès 1980, sous la présidence de Mikhaïl Gorbatchev, la Russie envisage une alliance avec les grands acteurs de l’Ouest (USA, Europe), mais à la condition de conserver son influence en Europe de l’Est. 

Le 9 novembre 1989 avec la chute du mur de Berlin et la réunification des deux Allemagnes l’occident se rapproche peu à peu des frontières russes.

En 1990, la Russie crée la Communauté des Etats Indépendants  dans le but de conserver des liens avec les anciennes républiques de l’URSS.

Les Etats-Unis font alors une promesse à la Russie, en échange de la réunification des deux Allemagnes, ils s’engagent à ne pas développer l’OTAN sur les anciennes provinces de l’ex-Union Soviétique.

Mais 9 ans plus tard, l’OTAN rompt sa promesse en invitant la Pologne, la République Tchèque et la Hongrie à la rejoindre. Même si ces pays n’ont pas de frontières communes avec la Russie, cela commence à ressembler à une sérieuse entorse aux promesses faites à la Russie.

Bien que Vladimir Poutine en 2001 soit le premier chef d’état à afficher son soutien à George Bush, ce dernier annonce en 2004 que la Bulgarie, l’Estonie, la Lituanie, la Lettonie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie vont être intégrés à l’OTAN.

Pour la Russie, cette fois ci c’est une véritable trahison et la preuve des véritables intentions américaines de l’encercler et de la marginaliser.

La Russie va donc rebasculer dans son opposition avec l’Occident.

Dans les années 2000 des révoltes pro-occidentales surgissent en Géorgie et en Ukraine (révolution orange 2004)

Et la Russie intervient.

En 2013 en Ukraine explose un mouvement de protestation pro-européen qui aboutira à la révolte de Maidan.

En quelques semaines, le président en place pro-russe Viktor Yanukovych démissionne et l’Ukraine se rapproche dangereusement de l’Occident aux yeux de la Russie.

L’OTAN va même jusqu’à développer des boucliers anti-missiles dans les zones de l’est alors qu’elle avait affirmé ne pas armer ces territoires.

Depuis, le regard de la Russie se tourne de plus en plus vers l’est et plus précisément vers la Chine.

Les liens entre ces deux pays ne cesse de se renforcer depuis que les partenaires occidentaux de la Russie multiplient les sanctions à son égard.

Pourtant, les occidentaux souffrent d’une  forte dépendance à la Russie en matière énergétique et plus particulièrement à l’égard du gaz russe, ce qui ne va pas sans poser de nombreux problèmes, et notamment l’hyper inflation que nous subissons depuis plusieurs semaines.

Alors si durant longtemps l’Occident et la Russie étaient interdépendants sur ce sujet, depuis quelques années la Russie s’émancipe de plus en plus de cette dépendance en se tournant vers l’est. Parmi les preuves de ce rapprochement : un contrat pour la construction d’un gazoduc de plus de 3000 kms entre la Chine et la Russie a été signé le 2 mars dernier.

Le rapprochement des deux pays s’explique également par le fait que la volonté de domination hégémonique des Etats-Unis se faisant de plus en plus pressante vers l’est, ce rapprochement permettrait d’envisager un combat commun contre cette poussée.

Depuis quelques années un autre projet émerge : celui des routes de la soie qui consiste à relier la Chine à l’Europe par des routes commerciales.

C’est la garantie pour la Chine que ces routes qui passeront par la Russie en direction de l’Europe de l’Ouest seront protégées par son allié Russe.

Ce projet pourrait, s’il se réalisait, contribuer fortement à renverser l’hégémonie américaine. 

Voici un bref aperçu de l’histoire récente qui a conduit à la situation dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui, une bonne façon de contourner « l’immédiateté » dans laquelle nos médias aimeraient tant nous enfermer.

Les bons et les méchants c’est très simpliste, c’est bon pour Walt Disney mais en tant qu’adultes ne devrions-nous pas nous interroger davantage ?

Les sources de cet article

  1. Mappemonde, épisode 3, Que veut la Russie de Poutine ? https://www.youtube.com/watch?v=rgNXGEtwM60
  2. « Moscou et Pékin signent un accord pour la construction d’un gazoduc« , Europe 1, 2 mars 2022