Origine – histoire d’un virus pas comme les autres

Personne n’oubliera ce début 2020, lorsque les médias nous alertent sur un virus venu de Chine, présenté dans un premier temps comme une simple zoonose née d’une « liaison dangereuse » entre un Pangolin et une chauve-souris et dont l’épicentre serait un marché aux poissons situé à Wuhan.

Depuis, certains ont tenté d’établir une chronologie des évènements qui ont précédé cette annonce, et les divergences entre ce qui nous a été annoncé et cette rétrospective sont frappantes. 

Petite chronologie d’un virus annoncé

Autour du 8 août 2019 : fermeture du laboratoire de l’armée américaine, Fort Detrick, en raison de problèmes de sécurité. 

Septembre 2019 : à Hawaï, infection de citoyens japonais qui n’avaient pas été en Chine.

Du 18 au 27 octobre 2019 : Jeux militaires mondiaux à Wuhan (Chine). Cinq athlètes étrangers ont été hospitalisés pour une infection indéterminée.

Novembre 2019 : les renseignements israéliens sont avertis par les renseignements américains d’une pandémie potentiellement catastrophique à Wuhan. Les renseignements israéliens confirment. Par ailleurs, un rapport d’ABC News annonce qu’une filiale du Pentagone mettait en garde dès novembre 2019 contre une nouvelle contagion virulente à Wuhan. Selon les analystes, il pourrait s’agir d’un événement cataclysmique. Informations communiquées à la Defense Intelligence Agency, aux chefs d’État-major des armées du Pentagone, et à la Maison-Blanche. Les alliés de l’OTAN sont également informés de la situation.

26 décembre 2019 : le coronavirus est détecté à Wuhan.

30 décembre 2019 : communication de la nouvelle maladie à l’OMS.

3 janvier 2020 : le chef du CDC américain, Robert Redfield, a appelé le haut responsable chinois du CDC.

8 janvier 2020 : il a été déterminé qu’il s’agissait du Covid-19.

En Mars 2020 : Une étude rétrospective, parue dans le New England Journal of Medecine (NEJM), relève que sur les 425 premiers cas de pneumonie de cause inconnue, confirmés rétrospectivement, dont les symptômes avaient débuté avant le 22 janvier, 45% (26 patients) de ceux dont les symptômes avaient débuté avant le 1er janvier (soit 47 patients) n’avaient pas été exposés aux  marchés des fruits de mer de Wuhan.

Avant l’annonce officielle de la pandémie, d’autres témoignages de personnes ayant contracté une maladie  qui pourraient laisser penser à une infection Covid19 seront rapportés, malheureusement rien ne pourra avérer cette hypothèse en l’absence de test pour le confirmer.

Cela pose tout de même question : 

  • En France : Des français revenus des  jeux militaires de Wuhan ont voulu témoigner de leurs maladies à leur retour, une fois le déclenchement de l’épidémie reconnu : on les a fait taire.
  • En Alsace de nombreux cas de neuropathie sévère et surprenante apparaissent, notamment à Colmar où avaient séjourné des chinois de Wuhan  au cours de l’été 2019 attirés par le succès d’une émission de télé-réalité culinaire chinoise.
  • En Italie, Lombardie: un article scientifique  suggère la présence de souche Covid 19 dès septembre 2019.

Un article assez détaillé de Bill Rice, journaliste indépendant américain, donne des éléments de preuve d’une propagation précoce aux Etats-Unis, puis en France et en Italie en 2019.

De quoi alimenter les hypothèses… Mais revenons à un plan plus scientifique.

Avant même les premières enquêtes sur l’origine de ce virus, quelques voix s’élèvent pour émettre des doutes sur cette histoire romanesque de chauve-souris et de pangolin, invoquant une possible fuite d’un laboratoire P4 implanté à Wuhan, berceau désigné de l’épidémie, une toute autre version plus inquiétante.

Selon ces rumeurs, le COVID-19 aurait été fabriqué par une biologiste connue en Chine pour ses travaux sur les « gains de fonctions », Madame Shi-Zheng-Li, et aurait été présenté par cette dernière à un chercheur américain, Ralph Baric.

Alors qu’est-ce que les gains de fonctions ?

Un « gain de fonction » consiste à « faire gagner » à un virus de nouvelles fonctions, le plus souvent pour le rendre plus transmissible ou plus virulent dans le but de l’étudier et éventuellement de développer des traitements ayant pour objectif de lutter contre de futures pandémies.

Le virus franchit ainsi les barrières de la biologie normale.

Retour en arrière

En 2018, le docteur Fauci (immunologue) relance les recherches  sur les gains de fonction en dépit du moratoire de 2015 décidé par l’administration de Barack Obama aux motifs que ces techniques de recherche présentaient des risques trop élevés.

Cette décision pousse alors les responsables de ces recherches à exporter leurs travaux vers des pays moins regardant comme la Chine, l’Ukraine, la Géorgie, au Moyen-Orient, ou en Asie du Sud-Est…

Dès lors la polémique est engagée, origine naturelle ou origine synthétique ?

La Chine bien entendu réfutera cette thèse tout au long de la pandémie.

Malheureusement, l’accès aux données pour  la communauté scientifique internationale reste et restera toujours problématique. 

Malgré des demandes répétées, les experts de l’OMS n’ont toujours pas eu accès aux échantillons biologiques du début de l’épidémie détenus par la Chine.

En dépit de ces freins, en 2020 , lorsque l’OMS publie la séquence du virus, d’emblée quelques scientifiques soupçonnent « une chimère » à savoir un virus fabriqué en laboratoire.

Les scientifiques, y compris les proches du Dr Anthony Fauci, souligneront à plusieurs reprises que le SRAS-CoV-2, « le virus à l’origine du COVID-19, présente des séquences génomiques qui semblent incompatibles avec une évolution naturelle : Le virus COVID-19 n’est plus infectieux chez les chauves-souris, et sa caractéristique de protéine en pointe, qui est inconnue dans cette famille de coronavirus, comprend de nombreuses mutations qui le rendent idéalement infectieux chez l’homme ».

Et quand Kristian Andersen, virologue réputé, alerte le Docteur Fauci (alors conseiller de la maison blanche) de cette éventualité, il sera immédiatement discrédité par ce dernier, pire un article dans « The lancet » tournera ces hypothèses en ridicule.

Quelques mois plus tard, en avril 2020, c’est au tour du professeur Montagnier, également convaincu d’une fuite de laboratoire, de relancer le débat sur C news puis sur France soir.

Il déclarera « Ce n’est pas naturel, c’est un travail de professionnel, de biologiste moléculaire, d’horloger des séquences. Dans quel but ? Une de mes hypothèses est qu’ils ont voulu faire un vaccin contre le sida. »

Ces différentes allégations lui auront valu le bannissement par les instances officielles de la communauté scientifique, de prix Nobel il passera au statut de scientifique complotiste et sénile.

Enquêtes

Mais comme cette histoire suscite de nombreuses interrogations, en août 2021, l’OMS met en place un nouveau Groupe consultatif scientifique sur les origines des nouveaux agents pathogènes (Scientific Advisory Group for the Origins of Novel Pathogens, SAGO). Le SAGO comprend une vingtaine d’experts internationaux et l’une de ses missions est d’orienter l’OMS sur les prochaines mesures à prendre pour comprendre quelles sont les origines du SARS-CoV-2.

En parallèle, le journal scientifique The Lancet a assemblé une commission interdisciplinaire pour tirer des enseignements de la crise COVID-19 pour l’avenir et examiner l’origine de l’épidémie. 

Septembre 2021 : le collectif Drastic (collectif de scientifiques indépendants travaillant sur les origines du COVID-19) a mis en ligne des documents selon lesquels l’ONG EcoHealth Alliance aurait soumis en 2018 à l’armée américaine un projet consistant à créer un virus SARS-CoV chimérique, à partir de coronavirus de chauves-souris.

Le SAGO a rendu public son premier rapport en juin 2022, tandis que la commission Lancet a publié son rapport final le 14 septembre.

Les deux concluent que l’origine du coronavirus n’est pas encore établie et que plusieurs hypothèses doivent être envisagées :

  • une transmission zoonotique d’un animal à un humain non liée à la recherche,
  • une infection à la suite d’activités liées à la recherche, avec trois voies possibles : 
    • une infection sur le terrain lors de la collecte d’échantillons
    • une infection en laboratoire lors de l’étude de virus non modifiés 
    • ou une infection par un virus manipulé génétiquement

Reconstruire les chaînes de transmission à l’origine des épidémies est un travail difficile, et il faut être conscient qu’il restera toujours des zones d’ombre.

Aujourd’hui, deux points de vue s’affrontent, celui des scientifiques qui prennent clairement position pour une zoonose en reconnaissant toutefois que l’animal transmetteur reste à ce jour inconnu et ceux qui au contraire pense qu’il s’agit d’une fuite de laboratoire, dont l’origine volontaire ou non reste à établir.

Nous n’avons pas aujourd’hui tous les éléments de réponses pour accréditer telle ou telle thèse mais cette histoire nous enseigne qu’il ne faut jamais prendre pour argent comptant ce que les médias nous servent, il faut toujours garder cette vigilance à l’origine de tout esprit critique : chercher, lire, comparer, évaluer et se garder de tomber dans des conclusions tant que tous les éléments ne sont pas sur la table.

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