Oyez, oyez ! Les non vaccinés sont une menace pour la société

Par ces temps difficiles pour les chantres du jusqu’au-boutisme vaccinatoire, voilà ce dont nos médias nous gratifient : « Covid : les non-vaccinés mettent en danger…. les vaccinés, voici pourquoi. Une étude canadienne confirme que… » (article du Midi Libre du 1er mai 2022 )

Pour ceux qui pensent qu’un journaliste digne de ce nom doit citer ses sources pour accompagner son travail, je leur apporte la précision utile, la source principale de l’article du Midi Libre (1) est un article du Canadian Medical Association Journal dont l’auteur principal est le Dr Fisman, publié le 25 avril 2022 (2).

De ce long texte, rédigé en anglais, le média français n’a développé aucun argument de fond justifiant du titre brandi à la hussarde, le but évident étant de promouvoir l’idée d’une obligation vaccinale à partir de simples affirmations à croire sur parole. Nous extrayons l’essentiel de leur propos :

« Le Dr David Fisman et son équipe de la Dalla Lana School of Public Health de l’Université de Toronto ont mis au point un modèle mathématique pour estimer le risque de contamination dans plusieurs situations : d’une part lorsque les personnes ont toutes le même statut vaccinal, d’autre part, lorsqu’elles sont mélangées. Lorsque les vaccinés ne sont pas exposés aux non-vaccinés, leur risque est très bas, indiquent les auteurs. En revanche, lorsque tout le monde entre en contact, un nombre substantiel de personnes vaccinées est infecté. Et ce, même dans le scénario où un grand nombre de personnes est vacciné. Le refus du vaccin a un impact non négligeable sur la santé publique et la santé individuelle d’autrui. On ne peut donc pas avancer l’argument du choix individuel sans impact autre que sur soi. »

Aussi il convient de remonter à la source afin de voir ce qui se cache derrière ce titre tapageur, lequel a fait les choux gras de 13 médias canadiens, transmis chez nous, AFP oblige, et reproduit à l’identique par un copier-coller après traduction – faute de faire de l’investigation proprement dite – dans au moins 6 quotidiens régionaux de grande diffusion, l’initiateur semblant être le site Destination Santé en date du 29 avril 2022, qui se prétend pourtant indépendant.

Les critiques : Fiction Disguised as Science to Promote Hatred 

Un véritable travail journalistique, aurait dû mentionner l’accueil critique de la communauté scientifique fait à cette étude, posté sur le site même de la publication (3).

La teneur des commentaires est édifiante, certains réclament une rétraction pure et simple de l’étude du fait de biais grossiers dans l’établissement des paramètres constituants du modèle. Ce tir nourri forçant le DR Fisman à des réponses arguant du principe d’autorité tout en occultant soigneusement les points de controverse les plus problématiques.

Dans « Fiction Disguised as Science to Promote Hatred » (4) le Dr Bryam Bridle, expert en immunologie, développe une expertise assez fouillée, mêlant considérations scientifiques et éthiques, recueillant plusieurs centaines de commentaires d’approbation. Il y relève jusqu’à 13 points de critique en majorité très graves, entachant la validité de l’étude parmi lesquels :

  • L’immunologiste déclare que la problématique est de savoir au départ qui bénéficie de l’immunité et qui ne l’a pas, et non la confrontation entre les deux populations vaccinées ou non, laquelle ferait courir des risques aggravés à l’autre. La réponse immunitaire acquise suite à un vaccin est très variable, de très forte à quasiment nulle, même après plusieurs injections; l’immunité naturelle fonctionne en l’absence d’intervention humaine extérieure, une grande majorité de non vaccinés ont pu développer leur propre protection, c’est reconnu de longue date, (voir « Fauci teaches that natural infection is the best form of vaccination », vidéo ancienne que l’auteur essaie désormais de contredire avec l’aide des inévitables « fact-checkers » ). Aussi la confusion entre les concepts d’immunité et la vaccination représente selon lui, une faille majeure. On peut accorder un certain crédit à cette logique de bon sens ainsi qu’à ses dires d’immunologiste, face à ceux qui n’ont nulle compétence en la matière.
  • Une hypothèse sans fondement sur le taux d’immunité dont bénéficieraient les non vaccinés imputé à 20% dans le modèle; ce qui semble incompatible avec l’immunité naturelle acquise par une population balayée pendant plus de deux ans par la tempête Covid et ses nombreux variants dont l’Omicron, particulièrement contagieux. D’autant qu’un article publié après expertise suggère un taux approchant les 90% (5). Un paramètre aussi essentiel pour construire un modèle est arbitrairement posé, alors que l’autorité nationale chargée de collecter les données sur l’immunité atteinte dans la population a été démantelée, permettant toutes spéculations infiltrant les données introduites dans les modèles.
  • Evoquer l’efficacité qui n’est que relative et non absolue est un tour de passe-passe bien connu; pour faire simple, 80% d’efficacité revendiquée ne veut pas dire 80% de protégés, par exemple l’immense majorité des participants à l’essai clinique de Pfizer n’a pas été malade, par conséquent la diminution du risque est à porter sur l’ensemble de la population, et c’est ainsi que l’on passe d’une efficacité de 95% à 0,84%. Les auteurs connaissent parfaitement la distinction entre ces deux notions, donc il s’agirait bien de désinformation délibérée.
  • La balance « bénéfice/ risque » n’est jamais abordée.
  • La baisse de l’immunité avec le temps n’est pas prise en compte dans le modèle, or l’immunité conférée par le vaccin est d’assez courte durée, contrastant avec l’immunité naturelle; faire l’impasse sur cette donnée essentielle influence fortement la conclusion. « Les rappels restaurent l’efficacité au moins temporairement contre Omicron » affirment les auteurs en se référant à une étude, elle aussi sujette à caution du fait de l’imprécision concernant tant la qualité que la quantité des anticorps dans le sang des injectés au rappel, d’autant que le site du Ministère de la Santé de l’Ontario en date du 26 avril 2022 présente un diagramme qui montre une disproportion marquante entre infectés ayant reçu un rappel et les autres. Qui peut avoir envie de subir un rappel, pour avoir une prise de risque double d’infection voire d’effets indésirables ?
  • De l’aveu même des auteurs : « Notre modèle ne simule pas précisément un processus de pandémie dans le monde réel dans toute sa complexité. » « Un euphémisme comme on en voit peu, une des seules vérités tranchant avec le reste » pour le Dr Bridle. Une raison majeure justifiant la demande de rétractation.
  • La vaccination reste toujours la seule stratégie pour combattre le Covid-19, on continue à se refuser de considérer toute alternative à base de traitements qui ont fait leur preuve à travers le monde, légalement ou illégalement.

L’analyse du modèle lui-même

Point positif, ils ont mis à disposition l’intégralité des données composant leur modèle, ce qui permet de le juger en conséquence.

Le cas contraire est hélas fréquent et ne peut qu’induire la plus grande suspicion, tel le triste exemple donné par nos modélisateurs de l’Institut Pasteur qui servent de référence à notre Conseil Scientifique, sans que leur étude ait été soumise à l’examen critique des pairs de la communauté scientifique.

Donnée essentielle : 20% d’immunité reconnue pour les non vaccinés. Peut-on considérer un modèle fiable, à partir de paramètres erronés ? En corrigeant juste ce paramètre, le portant à 85% (non pas arbitrairement mais sur la base de (5)) on modifie complètement toutes les conclusions de l’étude et les non vaccinés deviennent protecteurs des vaccinés. Le Dr Fisman ne répond pas à cette critique essentielle. Que dire, alors si on modifie plusieurs paramètres, par exemple celui de l’efficacité manifestement surévaluée ?

On doit attendre d’un modèle qu’il se rapproche dans sa prédiction de la réalité des faits, or cette réalité apparaît cruellement avec le diagramme cité plus haut, alors même que les auteurs avaient bâti leur travail sur la promotion des rappels pour réduire les infections.

Le bilan de cette analyse

D’après le Dr Bridle : « C’est l’un des pires articles jamais examinés de toute ma carrière de chercheur scientifique, bon pour la poubelle », garbage in, garbage out, en version originale tirée de (4).

Toujours selon lui, un tel degré de négligence n’est concevable que dans le désir de tricher, désinformer justifiant une demande de rétractation de l’article. Il importe d’incriminer l’éditeur qui a autorisé la publication, le choix des examinateurs qui devrait être rendu public avec le verdict capital de réclamer la rétractation de l’article et de demander une enquête à l’Université de Toronto sur les auteurs. Il est crucial de s’adresser solennellement aux médias pour qu’ils arrêtent de promouvoir des écrits qui désinforment le public, et qu’ils acceptent de donner la parole à de vrais scientifiques n’ayant pas nécessairement le point de vue de ce qui est télécommandé « d’en haut » permettant un débat contradictoire avec les auteurs, en présence d’un tiers modérateur, dont le public canadien sera témoin.

Le mot final : « un mauvais usage de la science conduit à une politique sanitaire inappropriée, à un effet dévastateur sur le maintien de la confiance du public en la vaccinologie, une désunion de la population préjudiciable au bon respect des uns et des autres ». Le Dr Bridle complète son analyse dans (6,7).

Autres critiques scientifiques

Une demande argumentée de rétractation de l’étude par le Dr Jessica Rose est toute aussi virulente (8,9). Le Dr Rancourt de l’Ontario Civil Liberties Association produit un commentaire très critique sur le plan scientifique, tout en signalant une « couverture médiatique disproportionnée dans les grands médias » (10).

On peut mentionner aussi une vidéo conséquente, entretien entre le Dr Bridle et le Dr Rancourt, dont la présentation est sans ambiguïté (11) :

« Les non-vaccinés sont ils une menace pour ceux qui ont reçu des injections ? Un papier récent du CMAJ, critiqué pour ses failles méthodologiques, crée une tempétueuse controverse en l’affirmant, attisant un débat majeurDr. Byram Bridle and Dr. Denis Rancourt rejoignent Trish et se penchent sur un papier dont certains disent qu’il va trop loin. »

Conflits d’intérêts

Les notes de bas de page de l’article du CMAJ listent les conflits d’intérêts des auteurs : David Fisman a siégé à des conseils consultatifs liés aux vaccins contre la grippe et le SRAS-CoV-2 pour Seqirus, Pfizer, AstraZeneca et Sanofi-Pasteur Vaccines, et a été expert juridique sur les questions liées à l’épidémiologie de la COVID-19 à la Fédération des enseignantes et des enseignants de l’Ontario pour l’élémentaire et à l’Association des infirmières et infirmiers de l’Ontario. Il a également été scientifique bénévole au sein de la Table consultative scientifique sur la COVID-19 de l’Ontario, avec de sérieuses polémiques à la clé entre critiques et défenseurs (13,14,15). Ashleigh Tuite était employée par l’Agence de la santé publique du Canada lorsque la recherche a été menée. Le travail ne représente pas le point de vue de l’Agence de la santé publique du Canada.

Dans (13) encore : « Le Dr Fisman est connu pour ses projections modélisatrices exagérées et incorrectes, comme son alerte de février dernier à un tsunami de morts, et est coupable de semer la terreur inutilement dans la population de l’Ontario »

Peut-être est-il opportun à ce stade de signaler le lien étroit entre Pfizer et la Canadian Medical Association ? (16)

Stigmatiser les non vaccinés

La tentation de stigmatiser les non vaccinés est récurrente, surtout quand on a de moins en moins d’arguments pour justifier la poursuite de la campagne vaccinale. Les adeptes de la vaccination à tout prix se remettent au travail, quitte à se ridiculiser scientifiquement; mais quand on est avant tout au service d’une politique, comme cet article le montre outrageusement, on n’est plus à une honte près.

L’hyperbole du non vacciné, chauffard roulant à 200 Km/h en ville, transgresse l’éthique et sort délibérément de la science : le Dr Fisman ose tout ! (prononcé lors d’une interview sur un média suite à la publication de son article )(17).

D’autres prises de position tranchées n’ayant rien à voir avec la science : « des politiques qui restreignent l’accès aux services non essentiels tels que les restaurants ou les transports en commun semblent raisonnables. »

On justifie les privations de liberté et la politique du système en essayant d’y apporter une « légitimité scientifique » par l’introduction d’un modèle dont on a vu qu’il s’écartait de la réalité.

L’affirmation faisant les gros titres des médias : « les personnes non vaccinées sont susceptibles d’affecter la santé et la sécurité des personnes vaccinées d’une manière disproportionnée par rapport à la fraction de personnes non vaccinées dans la population » n’est-elle -pas une façon d’avouer l’inefficacité chronique des vaccins, ne protégeant donc pas les personnes inoculées, ni empêchant la transmission ?

Nous avons subi une épidémie de tests disait L. Toubiana. J’ajouterais volontiers : ainsi qu’une épidémie de modèles frelatés, et que ça devient une entreprise de salut public de les dénoncer.

Aussi pour ce faire on consacrera un article plus étoffé sur ce sujet crucial puisque c’est sur lui essentiellement que reposent les mesures dictatoriales outrancières que l’on subit depuis plus de deux ans. 

Sources

1- https ://www.midilibre.fr/2022/04/29/covid-les-non-vaccines-mettent-en-danger-les-vaccines-voici-pourquoi-10266643.php

2– https ://www.cmaj.ca/content/194/16/E573

3-https ://www.cmaj.ca/content/194/16/E573/tab-e-letters

4-https ://viralimmunologist.substack.com/p/fiction-disguised-as-science-to-promote ?utm_source=%252Fprofile%252F60901543-dr-byram-w-bridle&utm_medium=r

5- https ://doi.org/10.1172/jci.insight.146316.

6 –Bright Light News @BLNewsMedia 2 mai PRE-RECORDED] CMAJ Study is Bad Science Pushing Hatred & Vaccine Disinformation -Dr. Byram Bridle, Immunologist

7- Bright Light News @BLNewsMedia 2 mai @CMAJ-published @DFisman modelling study concluding the unvaccinated a threat to the vaccinated is fiction not supported by real-world data. FULL INTERVIEW : https ://brightlightnews.com/interview-cmaj-modelling-study-is-bad-science/

8-https ://jessicar.substack.com/p/call-for-retraction-of-paper-entitled ?utm_source=%2Fprofile%2F40349025-jessica-rose&utm_medium=reader2&s=r

9-https ://odysee.com/@AussieFighter :8/Viral-Immunologist-Dr.-Jessica-Rose-Explains-The-Concerning-Information-Emerging-About-The-Compromised-Immunity-Of-The-Vaccinated.

10- (PDF) OCLA Statement on CMAJ Fisman et al. Article. https ://www.researchgate.net › down…

11- TRISH WOOD’S interview with Denis Rancourt and Byram Bridle

12-https ://reinfocovid.ca/les-personnes-vaccinees-a-risque-par-celles-qui-ne-le-sont-pas/

13- Bright Light News @BLNewsMedia BREAKING : Face of Ontario Science Table, David Fisman resigns.

14 –https ://canucklaw.ca/meet-david-fisman-ost-etfo-gaslighting-when-a-side-hustle-goes-horribly-wrong/

15-https ://thecountersignal.com/nearly-all-legacy-media-outlets-prop-up-pfizer-doctor-study/

16-Pfizer & CMA are in bed together. In 2009 Pfixer gave CMA $780,000 to make continuing education program for doctors. https ://www.theglobeandmail.com/life/health-and-fitness/medical-association-takes-heat-for-pfizer-funding/article568583

17- https ://www.lifesitenews.com/blogs/canadian-doctor-compares-unvaccinated-to-murderous-drivers-citing-insane-study/

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