Les indices, compagnons fétiches d’une gestion sanitaire hystérique

Ah les indices! voilà les compagnons obligés, fétiches d’une gestion sanitaire hystérique. Quels sont les indices brandis à répétition dans la presse ? Et quels sont les biais associés ?

La France se moquait de l’Italie, puis a admis qu’une épidémie la frappait à son tour, alors, branle-bas de combat, un président du « bon vivre avec le virus », en un quart de tour, mute en un chef de guerre partant en campagne sur le mode « tous aux abris sous peine d’amende ». L’Angelus de 20h s’est mis à retentir quotidiennement, avec son cortège de données: personnes infectées, hospitalisées, en réanimation, décédées.

Il y a entre 1600 et 2000 morts par jour en France toutes causes confondues, suivant les variations saisonnières. Comment les gens vivraient-ils si on les nourrissait de décès occasionnés par le cancer, l’alcool, le tabac, ou toute cause sortie artificiellement du panier pour les besoins du jour ?

Un rituel macabre savamment organisé sous la houlette d’un croquemort , supplétif d’un ex-interne militant, intronisé ministre, lequel s’affecte de découvrir soudainement ce qu’était un service de réanimation. Rien de tel pour imprégner une population captive de façon permanente; tout enseignant sait que l’effet de répétition est mère de la pédagogie.

Il y a entre 1600 et 2000 morts par jour en France toutes causes confondues, suivant les variations saisonnières. Comment les gens vivraient-ils si on les nourrissait de décès occasionnés par le cancer, l’alcool, le tabac, ou toute cause sortie artificiellement du panier pour les besoins du jour ?

Une bonne communication de nos jours, ne saurait se passer de chiffres. Ils s’incrustent perfidement dans notre univers technologique, antagonistes d’une vraie culture scientifique, pourtant indispensables pour ne pas donner foi aux sirènes malveillantes des médias aux ordres. Ceux-ci déversent leur flot continu d’information permettant de justifier des mesures à appliquer dans le cadre d’une « urgence sanitaire » prétendument nécessaire pour protéger la population : confinement, couvre-feu, masques, passe « sanitaire ». Cette sauce pimentées par trois paramètres a tout du bouillon de 11 heures, ou du jus de boudin, c’est selon. Ces trois sésames ce sont les indices !  L’enquêteur qui fouine, qui scrute, qui traque à la recherche d’un coupable se doit de recueillir des « indices ».

Nous, en bons enQuêteurs qui se respectent, allons donc regarder cela de plus près et ainsi parler de « taux d’incidence », de « taux de positivité » et de « taux de reproduction ». Ces taux sont affectés d’un seuil, dit de Zone Verte, au delà duquel se déclenche des alertes colorées, allant de l’orange au rouge le plus écarlate, sans doute celui des forges de l’enfer. Quand l’alerte est lancée vous savez ce qu’il vous reste à faire. Le vert, c’est comme sur la route, c’est le permis de circuler, de vivre normalement, enfin presque, car il y a aussi les « gestes barrières »… Mais franchement, faites-vous la bise à quelqu’un quand vous avez un rhume? La grande majorité laisse les pseudo-experts agiter tout cela à loisir se contentant d’écouter la petite musique « scientifique » qui teinte dans leurs oreilles malmenées : dès qu’un seuil est franchi de X % ou multiplié par N, on crie casse-cou: « méfiez-vous de vos voisins, de tout potentiel coupable, n’oubliez jamais que nous sommes en guerre! ».

Peinturlurer ainsi la gestion de l’épidémie, ça rassure les gens : les chiffres ne mentent pas, tout comme le thermomètre, et les gouvernants ne font qu’obéir aux chiffres. Avant de passer successivement au crible dans une suite prochaine ces trois marqueurs, une courte présentation s’impose en guise d’amuse-gueule afin de relativiser la pertinence de ces fétiches implantés dans nos neurones.

Le taux d’incidence : c’est le nombre de nouveaux cas détectés sur les 7 derniers jours pour 100 000 personnes. Le chouchou des médias, le privilégiant comme indice absolu censé refléter avec exactitude l’évolution de l’épidémie. Tellement absolu qu’on peut s’interroger sur le seuil d’alerte choisi : 50 en l’occurrence… et donc loin  des normes établies à 150/170 lors d’épisodes épidémiques précédents. Il y a donc un tarif « spécial covid ». A titre d’exemple, il est bon de noter que les épisodes grippaux saisonniers atteignent couramment lors des mauvaise années des pics de 500, voire 700 (consulter le site du Réseau Sentinelles  à cet égard) et cela n’émeut pas grand monde. Il faut également signaler une modification à plusieurs reprises de ces seuils d’alerte : au gré du temps ? Du fait du prince ? Et la rigueur scientifique là-dedans ?

Le taux de positivité : il correspond à la proportion de cas positifs parmi les testés. Le seuil vert est de 5%. Cela semble assez parlant a priori.  Pourtant on peut s’interroger sur la fiabilité des tests, sur les échantillons de population testés et les stratégies de déploiement de ces tests. Ce problème à lui tout seul est l’objet de polémiques sérieuses qui mériteront un développement plus conséquent, car c’est un élément clé de l’escroquerie épidémique: le taux de faux positifs ! Autre problème, la discordance entre les deux seuils. Comment justifier une alerte d’un côté et un seuil largement en dessous pour l’autre ? Contrairement à l’indice précédent on n’en fait pas trop état et pour cause : un très faible pourcentage calculé sur un grand nombre peut donner un gros chiffre et c’est ce qu’on retiendra, faites confiance aux médias ! L’usage abusif des cas contacts, couplé avec les « faux positifs », la machine s’emballe.

Le taux de transmission R : pour faire simple, une personne contaminée contamine en moyenne R autres personnes. Chacune d’entre elles, à son tour, en contaminera d’autres selon un processus dit exponentiel – avec sa connotation anxiogène. Intuitivement on comprend bien que si R est supérieur à 1, l’épidémie va se propager, sinon elle s’éteindra d’elle-même, d’où le seuil logique de 1.

Ce taux R prétend calculer le seuil d’immunité collective à partir d’une formule magique tant elle est grossière. En fait, les choses sont plus compliquées. Contentons-nous à ce stade des remarques suivantes :

  • les modes de calculs ne sont pas normalisés, des algorithmes différents produisent des discordances, parfois sensibles. A titre d’exemple, la vague de cet été a été mesurée à son pic de juillet dernier à R=1,67 (ourworldindata.org) pour R=2,09 sur le site gouvernement.fr.
  •  C’est une question de modèle choisi, basé sur des hypothèses simplificatrices, dont celle d’un malade qui serait uniformément contagieux d’un bout à l’autre de sa période contaminante. Ainsi parle-t-on de « délai moyen de contamination », lequel dépend du temps d’incubation lui-même en réalité variable d’une personne à l’autre. Pire, il y a des personnes hautement contaminantes quand d’autres ne le sont pas du tout.
  •  Malgré cela, ces modèles prétendent estimer le seuil d’immunité de la population entière à partir du calcul de R, lequel seuil a été plusieurs fois revu à la hausse à la base d’hypothèses toujours aussi hypothétiques: « et si un nouveau variant faisait son entrée en scène? » C’est ce qu’agitent en permanence nos apprentis sorciers… Allez faire comprendre aux scientistes modélisateurs que nos corps et psychismes sont tous différents !
  • Le « délai moyen de contamination » est calculé sur des populations trop importantes, à l’échelle d’une région entière, effaçant ainsi les fortes disparités  entre un petit village foyer, et le village voisin indemne, ou même une ville entière à proximité relativement épargnée.
  • Enfin (et surtout?) ce R ne dit rien sur un paramètre fondamental, celui de la gravité réelle de la situation; un R élevé qui n’aurait que des conséquences bénignes en pratique perd tout son intérêt. La cartographie détaillée de chaque territoire est disponible sur geodes. Ainsi un élu local pourrait prendre des mesures protectrices sans créer de perturbations à large échelle, un confinement total étant absurde à l’extrême.

Mais la France n’a t-elle pas été rebaptisée par bon nombre d’observateurs facétieux « Absurdistan » ? Nous sommes victimes d’une gestion hyper centralisée pour tout, et dans ce cas de figure c’est catastrophique : on rend les gens fous, et partout.

Nous sommes également victimes d’une approche fétichiste des chiffres en général, et en l’occurrence de ces indices mal digérés. Par exemple, l’an dernier, tous les indices passés au vert étaient garants d’un retour à la vie normale, ce dont on a bénéficié tout un été sans couverture vaccinale. Cette année, malgré cette couverture élevée d’une efficacité revendiquée de 90% nous subissons des lois d’exception dites de « vigilance sanitaire » alors que ces mêmes indices étaient restés au vert pendant une longue période et dans tout le pays : comment justifier cette folie qui affecte durablement la santé mentale des gens ? La réponse est claire, ces mesures ne sont pas sanitaires ! Au moindre nouveau frémissement  l’envolée médiatique  repart pour un tour, précédant la nouvelle entrée en scène du père-fouettard. C’est plus que jamais d’actualité !

NB : d’autres paramètres interviennent évidemment dans la gestion de l’épidémie. En particulier ce qui se réfère aux données sur la tension hospitalière que nous ne manquerons pas d’étudier à part, et qui sont de fait les indicateurs les plus pertinents puisque décrivant une situation réelle et non hypothétique.

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